Carême 1930 : Jésus-ChristAvant-ProposLes conférences que renferme ce nouveau volume marquent la troisième étape de l’effort que j’ai entrepris en 1928. Après avoir découvert, au fond du malaise dont souffrent un si grand nombre d’hommes le tourment de Dieu, après avoir reconnu, dans l’histoire religieuse de l’humanité et, très particulièrement du peuple d’Israël, l’action révélatrice d’un Dieu qui veut se faire connaître de l’homme à qui il inspire de le chercher, j’étais naturellement conduit à me placer avec mes auditeurs, en face de Celui qui est, non seulement le révélateur parfait, mais aussi la révélation parfaite du Dieu vivant. Ce n’est pas sans de grandes hésitations que j’ai décidé de publier ces conférences sur Jésus-Christ. Mieux que personne, qu’on veuille bien me croire, je connais leur insuffisance, leur caractère fragmentaire, je suis tenté de dire : leur pauvreté. Devant un tel sujet, qui réclame de quiconque l’aborde, avec la connaissance intellectuelle des questions qui s’y rattachent, une préparation spirituelle toute spéciale, comment ne pas s’écrier avec saint Paul « Qui est suffisant pour ces choses ? ». Il m’a paru toutefois qu’après avoir offert au public mes deux dernières séries de conférences, je devais lui présenter le témoignage que j’ai essayé de rendre à Jésus-Christ et que j’espère pouvoir, par la grâce de Dieu, lui rendre toujours plus fidèle, ici-bas, jusqu’à mon dernier souffle. Sans doute n’aurais-je pas énoncé, il y a quelques années, quelques-unes des affirmations qu’on trouvera dans ce volume. L’occasion m’était offerte de préciser ma pensée personnelle , s’il n’est pas outrecuidant de parler ainsi , devant certains problèmes essentiels. Je n’ai pas cru devoir renoncer à la saisir. Les auditeurs de mes conférences constateront que le texte définitif comporte des additions aux discours qu’ils ont entendus. Qu’ils ne croient à aucun calcul de ma part ! Le temps qui m’était accordé, et que je n’aurais pu dépasser qu’en manquant aux engagements pris vis-à -vis de Radio-Paris, m’a contraint de laisser tomber certains développements. Ceux-ci n’ont d’ailleurs une réelle importance que dans la dernière conférence où j’ai inséré ce que j’avais regretté de ne pouvoir dire de la Trinité. La radio-diffusion de ces études sur Jésus-Christ m’a valu d’émouvants témoignages d’auditeurs invisibles, catholiques aussi bien que protestants. A tous ceux qui m’ont écrit, j’exprime ma gratitude pour le grand encouragement que m’ont apporté leurs lettres et pour la joie réconfortante de la communion des saints qu’en dépit de toutes les barrières humaines ils m’ont aidé à éprouver ! Dieu veuille que l’an prochain, s’il me permet, comme je le souhaite, de parler de l’Eglise, cette communion dans le Christ nous soit de nouveau accordée. Vendredi-Saint, 18 avril 1930 |