Carême 1996 :Croix et souffranceLE LANGAGE DE LA CROIX Pasteur Flemming FLEINERT-JENSEN , V , "Quelle est ma force pour que j’espère, Dans la crypte de la cathédrale de Chartres du 11° siècle, on peut voir un puits de 35 m. de profondeur. Au-dessus de la margelle brà »le une petite lampe rouge en mémoire des confesseurs qui, lors des attaques des Normands, ont péri dans ce puits. Voilà un exemple, choisi par hasard, qui rappelle que l’Eglise a toujours été soucieuse de garder le souvenir de ses martyrs. Par contre, elle a été moins soucieuse de garder le souvenir de ceux qui ont souffert parce que l’Eglise a voulu leur imposer sa foi. A l’aide du bras séculier, l’Eglise a voulu convertir hérétiques, Juifs et Musulmans, et pour beaucoup parmi ceux qui ne voulaient pas céder à la pression, la croix est devenue un signe d’oppression qu’ils apprenaient vite à détester. Sur d’autres continents, l’œuvre missionnaire a accompagné l’implantation occidentale et, ici comme ailleurs, il n’a pas toujours été aisé de distinguer le zèle pour le Christ du zèle pour les intérêts politiques et commerciaux des empires. On trouve aujourd’hui, dans certains musées d’Amérique latine, des croix qui illustrent bien cette alliance entre le trône et l’autel : la partie supérieure de la croix, au-dessus de la transversale, est creuse et sert de fourreau pour un poignard. Car si les bonnes paroles ne parvenaient pas à convaincre les Indiens de l’excellence de la foi chrétienne, le poignard deviendrait normalement un moyen de persuasion plus efficace. Les martyrs de la croix se trouvent donc aussi bien dans l’Eglise qu’à l’extérieur de l’Eglise. Signe de la perversité humaine qui rappelle le destin des Saints Innocents : ces enfants de Bethléem, massacrés par Hérode, qui, selon saint Matthieu, furent les premières victimes de la naissance de Jésus. Toutefois, ces sombres chapitres ne doivent pas cacher l’importance de tous ceux qui ont souffert ou même donné leur vie à cause de leur foi en Christ. Ils ont, en effet, contribué à forger l’identité de l’Eglise ou plutôt des Eglises, puisque les noms des martyrs sont normalement liés à l’histoire des Eglises particulières. En ce qui concerne le seul protestantisme français, il suffit de penser aux victimes des dragonnades dont le souvenir détermine encore aujourd’hui, 300 ans après, telle ou telle réaction. Or, les martyrs n’appartiennent pas seulement au passé. On dit même qu’aucun autre siècle n’en a eu autant que le nôtre. Il est en tout cas certain que le nombre de croyants qui ont péri à la suite des persécutions communistes, notamment en Russie, est énorme. Les noms de certains d’entre eux vont rester, de même que les noms d’un Bonhoeffer en Allemagne ou d’un Martin Luther King aux Etats-Unis. On sait que, primitivement, martyr signifie témoin. Dans le Nouveau Testament, il a gardé ce sens général, mais, chez Luc, il s’applique de façon plus précise aux apôtres comme témoins du Christ. Quant au sens ultérieur, témoin du sang, on le voit émerger à deux endroits. D’abord, dans les Actes des apôtres qui parlent "du sang d’Etienne, ton témoin" (22/16), et ensuite dans l’Apocalypse qui décrit la grande prostituée "ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus" (17/6). Saint Etienne fut, en effet, le premier, après la mort de Jésus, à mourir pour sa foi (Actes 7). Est-ce cela qui a amené l’Eglise à placer sa fête le lendemain de Noël, à deux jours de la fête des Saints Innocents ? Peut-être. Ce diacre de l’Eglise de Jérusalem fut, en tout cas, le premier destinataire de ces paroles de Jésus : "Qui perd sa vie à cause de moi, la sauvera" (Luc 9/24). Paroles qui s’intègrent dans l’appel de Jésus à le suivre en renonçant à soi-même et en prenant sa croix. Non pas comme une condition nécessaire pour être disciple, comme le pensait Kierkegaard, mais comme une conséquence possible de la foi si les circonstances extérieures l’imposent. C’est dans cette perspective qu’il faut lire les allusions du Nouveau Testament aux persécutions des chrétiens. Persécutions qui faisaient suite à des conflits d’abord avec la Synagogue, en Palestine et dans la diaspora, et ensuite avec les autorités romaines. Saint Paul est un exemple bien connu de ce combat. Dans plusieurs de ses lettres, surtout dans la deuxième lettre à l’Eglise de Corinthe, on trouve des descriptions dramatiques de ses épreuves. Or, l’apôtre n’en parle pas pour que les lecteurs aient pitié de lui. Ces tribulations sont avant tout des signes de communion avec le Christ crucifié. Pour exprimer cette communion, Paul utilise parfois un langage étrange. Comme lorsqu’il affirme porter en son corps les stigmates et la mise à mort de Jésus (Galates 6/17, 2 Corinthiens 4/10). Cela ne signifie pas que Paul soit littéralement stigmatisé ou agonisant, mais qu’il a vraiment souffert et partagé ses souffrances avec le Christ. C’est ce même Christ qui lui a déclaré : "Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse". Et Paul d’ajouter : "Ainsi mettrai-je mon orgueil bien plutôt dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ" (2 Corinthiens 12/9). Voilà le véritable langage de la croix. Au lieu de se plaindre d’un sort injuste, au lieu d’accuser Dieu de lui avoir infligé insultes, contraintes, persécutions et angoisses, Paul comprend ses épreuves autrement. Il les voit comme des moments qui permettent à la force vivifiante du Christ de se manifester et de donner toute sa mesure face à ce qui semble diamétralement opposé à la volonté de Dieu. Et Paul résume ce paradoxe de la croix en disant : "Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort" (2 Corinthiens 12/10). Or, il faut noter que, malgré cette interprétation de ses épreuves, Paul ne montre aucune prédilection pour la souffrance. Il ne la cherche pas. Il la subit comme une conséquence de l’opposition tenace à l’Evangile et il l’assume en tant que telle. Chez lui, on ne trouve aucune trace de dolorisme. L’idée que plus on souffre, plus on est aimé de Dieu, lui est étrangère. Il n’a pas besoin de ce genre de consolation pour endurer ses souffrances. De même, il ne considère pas que les épreuves soient envoyées par Dieu pour éprouver la foi ou pour tuer le vieil homme en nous avec ses mauvaises inclinations. Non, elles sont toutes provoquées par les adversaires de l’Evangile et, puisque l’Evangile du Christ crucifié et ressuscité demeure une pierre d’achoppement et la croix un signe de contradiction, la souffrance fait partie de l’existence chrétienne et elle représente une des manières par lesquelles le chrétien vit en conformité avec le Christ. Cette idée de la souffrance comme étant liée au refus de l’Evangile pose des questions aux Eglises de nos sociétés occidentales. La situation des Eglises change, bien sà »r, en fonction de leur taille et des pays dans lesquels elles vivent, mais, de manière générale, elles jouissent d’une liberté totale. Si souffrance il y a, elle est plutôt causée par l’indifférence à l’égard du message de l’Eglise. Cette indifférence peut avoir plusieurs raisons. Elle peut tenir à ce qu’une partie croissante de la population a tout simplement perdu l’intérêt pour les questions religieuses. Ou elle peut tenir à ce que les besoins religieux cherchent à être satisfaits autrement que par le biais de l’Eglise. Mais l’indifférence peut aussi être causée par l’insipidité des paroles de l’Eglise, si celles-ci masquent le véritable enjeu de l’Evangile avec un discours édulcorant ou inoffensif. Certains regrettent le manque d’influence des Eglises dans la société et rêvent secrètement de l’époque où la sécularisation et le pluralisme religieux n’existaient pas. D’autres se consolent en se disant qu’en dépit de la baisse de la pratique religieuse, les valeurs évangéliques restent plus présentes qu’on aurait tendance à le croire. Ces analyses sont difficiles, mais la situation actuelle rappelle peut-être mieux qu’autrefois que le seul signe de la puissance de l’Eglise est une parole issue du destin vulnérable de Jésus de Nazareth. En exposant cette parole, l’Eglise s’expose elle-même. En proclamant la grâce et la justice de Dieu dans une société dominée par la religion de l’effort et de la concurrence et, du coup, par l’échec et l’exclusion, l’Eglise élève une voix de protestation qui n’est pas toujours bien reçue. En dénonçant les mécanismes sociaux qui portent atteinte à la dignité humaine, l’Eglise risque d’entrer en collision avec le pouvoir politique. Dans notre partie du monde, de telles confrontations prennent normalement une tournure raisonnable. Mais dans d’autres endroits, les conflits peuvent être autrement durs et aller jusqu’à la persécution de l’Eglise par des régimes qui ne tolèrent pas d’être contredits. D’où la question constante : jusqu’où aller pour défendre l’homme ? Jusqu’où aller dans ses rapports avec le pouvoir politique et économique sans compromettre l’Evangile et sans se réduire à une légitimation morale d’un modèle de société donné ? Les souffrances de l’Eglise ne sont pas uniquement attachées à la mission de l’Eglise. Elles sont aussi celles de ses membres qui souffrent comme tous les êtres humains et qui essayent, tant bien que mal, de placer leurs épreuves dans la perspective de la foi. Inutile de dire que les causes de la souffrance physique ou morale sont multiples. La Bible en parle en décrivant le mal que provoquent la calomnie, la violence, la maladie, l’injustice des riches et des puissants. Tantôt il s’agit de descriptions sans commentaires, tantôt de dénonciations de ce qui s’oppose à la paix et à la justice. Et à d’autres endroits, comme dans les Psaumes, c’est l’individu qui crie son malheur vers Dieu ; et souvent d’une façon si véridique que ces plaintes d’un autre âge continuent à être utilisées pour exprimer des sentiments qui, dans leur universalité, défient les siècles. Il en est de même pour le livre de Job. Malgré l’image d’un Dieu persécuteur et despotique qu’offrent certains chapitres, ce livre est inépuisable pour quiconque est tourmenté par la question de la souffrance humaine. Il reflète l’état de celui qui accuse Dieu de l’avoir mis dans les ténèbres les plus compactes et qui demande à Dieu de retirer sa main. Et sentant toutes les issues bloquées, Job s’écrie : "Quelle est ma force pour que j’espère, quelle est ma fin pour persister à vivre ?" (Job 6/11). Il n’a plus le goà »t de rien. Il ne lui reste que ses paroles qu’il lance vers le ciel et vers ses amis dans l’espoir insensé d’être enfin compris. Pour Job, il ne fait pas de doute que c’est Dieu qui lui a envoyé ses malheurs. Derrière cette certitude se cache l’idée si répandue dans la Bible que les catastrophes collectives ou individuelles sont déclenchées par la désobéissance à la loi de Dieu. Etant donné l’importance de cette idée, il est étonnant qu’elle soit pratiquement absente chez Jésus. Les évangiles ne laissent, en tout cas, pas l’impression qu’elle l’intéresse. Peut-être même au contraire. Quand les disciples lui demandent si la cécité de l’aveugle-né est due à son péché ou à celui de ses parents, Jésus répond sans hésitation que ni lui ni ses parents ne sont coupables (Jean 9/2-3). La même réaction à propos de deux faits divers rapportés par Luc. Pilate avait, à un moment donné, abattu un groupe de Galiléens, et Jésus commente cet événement en disant que ces gens n’étaient pas de plus grands pécheurs que les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort. Ensuite, l’effondrement d’une tour à Siloé avait tué 18 personnes, mais, dit Jésus, celles-ci n’étaient pas plus coupables que les autres habitants de Jérusalem (Luc 13/1-5). En ce qui concerne la maladie, il est certain que Jésus ne manifeste aucune tendance à la considérer comme une punition du ciel ou comme un moyen de purification spirituelle. Face à un malade, la réaction spontanée de Jésus est de vouloir le guérir, car la maladie est l’œuvre des démons, c’est-à -dire des forces chaotiques sans visage qui rongent la vie. Désormais la question n’est plus de savoir si les épreuves viennent de Dieu. L’attitude de Jésus devrait nous libérer de la tentation de vouloir accuser Dieu de ce qui nous accable. Elle nous libère aussi de l’effort de vouloir toujours chercher une explication du mal. Bien sà »r, il y a du mal qui, manifestement, est dà » à moi-même ou à d’autres, mais il y en a aussi qui frappe aveuglément et qui échappe à toute explication. Face à ce côté énigmatique du mal, il est vain de vouloir chercher un sens plus profond. Il faut accepter qu’il y ait des fardeaux et des pertes qui n’ont pas d’autres causes que le hasard et les caprices de la nature. Mais de toute façon, dès que nous subissons le mal, le plus important reste la manière dont nous réagissons, soit pour nous en débarrasser soit pour l’assumer tant qu’il est là . La foi peut sans doute nous aider dans ce combat ; mais personne n’est capable de préciser, pour sa part, le rôle exact de la foi. Car il est tant de facteurs qui concourent que l’apport propre de la foi reste caché. Ce côté caché vaut également pour la part de Dieu dans la suppression du mal subi. Cette part demeure anonyme. Et pourtant, à en croire les paroles du Christ, elle est bien réelle, même si elle se dissimule dans des procédés plus visibles. Par exemple, quiconque a profité des prouesses de la médecine moderne est profondément reconnaissant à l’ingéniosité humaine, mais n’exclut pas pour autant que cette ingéniosité soit un moyen par lequel la part de Dieu s’exprime. Vue sous cet angle, toute guérison, toute victoire sur le mal, peut être interprétée comme un signe qui témoigne du passage de Dieu. Elle s’inscrit alors dans la perspective du salut que Jésus est venu apporter comme le lieu-tenant de Dieu, comme celui qui tient lieu de Dieu. Notons en passant que le mot salut ne signifie rien d’autre que santé. Cela correspond tout à fait à la pensée biblique pour laquelle le salut concerne non seulement le côté spirituel de l’homme, mais la personne tout entière, y compris son corps. Dans les Psaumes, cet aspect est omniprésent et il se manifeste précisément à travers les guérisons de Jésus. Or, nous vivons dans un monde où la vie croît et ensuite décline. Ce rythme fait que certaines pertes, souffrances et maladies deviennent définitives. Comment faire le lien entre ces phénomènes et la présence de Dieu ? Est-il possible, à ces moments-là , de dire comme saint Paul que, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort, ou que je mets ma fierté dans ma faiblesse pour que la puissance du Christ puisse donner toute sa mesure ? La réalité est plus compliquée que cela. Toutefois, la parole de la croix possède un potentiel libérateur qui peut nous aider à assumer et, le cas échéant, à surmonter l’irréversible. Elle s’adresse à tous, mais tout particulièrement à ceux qui n’arrivent pas à s’affranchir des démons de l’angoisse, qui ont peur de glisser encore plus bas dans le gouffre de la fatigue et du désœuvrement, qui sont devenus les victimes de l’injustice des hommes ou des lois implacables de la nature. La parole de la croix s’efforce de percer l’opacité de l’irréversible en parlant de la présence de Dieu dans des situations où Dieu n’a apparemment laissé aucune trace et où même la voix de Dieu s’est tue. Or, la crédibilité de cette parole ne dépend pas de sa capacité à supprimer les causes de nos épreuves. Son rôle est autre. Son rôle est de regarder nos épreuves à partir du Christ crucifié et de dire, sans aucune rhétorique, que le lien entre le présent et l’avenir ne sera jamais définitivement coupé. La continuité de notre vie n’est pas en cause, même si le jour d’aujourd’hui était le dernier, car Dieu s’associe à la trame secrète qui constitue la vie de chacun et qui fait que, dans la mort aussi, chacun reste le même aux yeux de Dieu. Et c’est cela qu’il faut dire en réponse à la voix de nos démons intérieurs qui tente de nous faire capituler devant notre destin, de vider notre vie de son sens, de briser notre endurance et de troubler l’équilibre fragile entre notre corps et notre âme. Il n’est pas facile de parler de cette présence de Dieu au creux de nos afflictions. Esaïe a essayé en faisant dire à Dieu : "Je demeure dans les lieux élevés et dans la sainteté. Mais aussi avec l’opprimé et celui qui est humilié dans son esprit, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs opprimés" (Esaïe 57/15). Tout en gardant son altérité, Dieu coexiste avec ceux que le destin a broyés et abattus. Il est donc moins question de la conformité de l’homme avec Dieu que de la conformité de Dieu avec l’homme. Dans le Nouveau Testament, la meilleure expression de cette conformité est peut-être la grande fresque du jugement dernier que saint Matthieu a placée à la fin de son évangile. Il s’agit du Fils de l’homme qui, au moment de son retour, dit qu’il s’est identifié avec les affamés et les assoiffés, les étrangers et les nus, les malades et les prisonniers au point de pouvoir dire que "dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait" (Matthieu 25/40). Comment parler de cette communion du Christ avec les démunis de ce monde ? Imaginons un instant que toute souffrance représente un manque de plénitude. Comme la maladie existe au détriment de la santé, la captivité au détriment de la liberté, la faim au détriment de la satiété, la solitude au détriment de la communion. Autrement dit, tant que je souffre, tant que je suis malade, prisonnier, exilé, seul et autre, il y a un espace vide en moi qui me déséquilibre et qui se présente comme un amoindrissement d’une plénitude originelle. Est-ce qu’il serait alors impossible de dire que le Christ occupe incognito cet espace vide et le remplit de son souffle ? Cette présence ne supprime pas la souffrance, mais elle est comme un fil qui assure la liaison avec la vie de Dieu. En latin le mot hilum peut désigner le pédoncule qui attache par exemple le pois à la cosse. Si cette petite ligne de vie se casse, il n’y aura plus de hilum, seulement un ni-hilum, et le fruit mourra. A l’aide de cette image, on peut dire que la présence du Christ au creux de nos épreuves nous sauve de ce ni-hilisme, qu’elle transmet et sauvegarde la communion avec Dieu. Et cela, même si le vide réduit la plénitude jusqu’à sa caricature pour, à la fin, l’engloutir complètement, comme dans le cas d’une maladie mortelle. A cela il convient d’ajouter que l’homme n’est jamais réduit à ses souffrances. Celui qui souffre est plus que ses souffrances, même si celles-ci accaparent toutes ses pensées. Son corps peut se rétrécir et son esprit diminuer, mais lui-même reste toujours plus que son corps fatigué et son esprit réduit. Même dans l’état d’extrême dépouillement, il reste celui qu’il est, une personne irréductible avec un corps et une histoire qui lui sont propres. Et dans une perspective chrétienne, on a le droit de dire que cette identité ne lui sera jamais enlevée, car c’est comme telle ou telle personne et non une autre qu’il sera reçu dans le souvenir de Dieu.
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