Carême 1963 :

L’EAU DU BAPTÊME

L’EAU DU BAPTÊME

 

La doctrine du baptême, dont nous avons à nous entretenir aujourd’hui, ne paraît pas, du moins à première vue, bien convenir à l’étude que nous avons entreprise au cours de ces prédications et à la thèse que nous nous appliquons à y défendre. En effet, nous avons entrepris de dégager, s’il était possible, quelques caractères de la communion humaine au miroir de l’Eglise, c’est-à -dire de montrer ce que les hommes ont en commun, en quoi ils sont proches les uns des autres, comment ils sont frères, qu’ils appartiennent ou non à l’Eglise, et comment l’Evangile peut être une bonne nouvelle pour eux, une bonne nouvelle pour ceux de l’intérieur et une bonne nouvelle pour ceux de l’extérieur.

Nous avons déjà dit que ces catégories d’intérieur et d’extérieur ne sont pas à prendre trop au sérieux, ou tout au moins qu’il ne faut pas les durcir. Nous avons vu que le fils aîné de la parabole, bien que vivant à l’intérieur de la maison, ne comprenait rien à sa situation, se flattait secrètement de l’avantage de sa bonne conduite, de sorte qu’il s’est scandalisé quand il fallait se réjouir et s’est trouvé en dehors de la fête, ne voulant pas entrer. Alors que le fils cadet, du fond de son pays étranger, et dans sa solitude même, a reconnu intimement ce qui est au cœur de la maison, qu’il a eu la force de se lever et de se mettre en route, indiquant ainsi pour d’autres quel est le départ du chemin de la vie, et qu’il est devenu, encore tout honteux de lui-même et revêtu de ses vêtements dérisoires, l’occasion d’une fête merveilleuse à laquelle est conviée toute la création. Voilà qui relativise singulièrement les notions de dehors et de dedans. Nous avons aussi montré que l’Eglise reçoit une parole, avec mission de la faire connaître, la parole de la réconciliation, et que cette parole intéresse le monde entier, selon l’enseignement de l’Ecriture que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même. C’est donc bien là notre projet : voir comment on peut commencer à connaître la bonne nouvelle de l’Evangile, c’est-à -dire comment quelqu’un qui se trouverait à l’extérieur de l’Eglise peut cependant comprendre qu’il est à l’intérieur d’une vérité plus grande que l’Eglise, sauf que l’Eglise est seule à connaître cette vérité et qu’elle seule peut en parler.

Mais alors le baptême ? Il semble qu’avec le baptême nous abordions un thème qui va singulièrement limiter la portée de ce que nous avons dit. Sans doute, va-t-il falloir en rabattre à présent et préciser qu’il y a tout de même une frontière entre ce qui est l’Eglise et ce qui n’est pas l’Eglise. Le moment est sans doute venu de dire que l’Evangile, s’il est en effet la bonne nouvelle pour tous les hommes, il ne l’est cependant qu’en principe, car en fait il ne l’est que pour quelques personnes seulement, savoir celles qui se convertissent, ou qui sont baptisées, enfin celles qui, d’une manière ou d’une autre, se trouvent du bon côté. Je me propose de démontrer qu’il n’en est rien, que le baptême ne réduit nullement la portée de ce qui a été dit jusqu’à présent, mais qu’au contraire il le confirme, qu’il en pose même le fondement et qui le rend encore plus sà »r.

Je n’ai pas l’intention de nier le moins du monde que le baptême soit le sacrement de l’entrée dans l’Eglise, par conséquent le sacrement de l’appartenance à l’Eglise, qu’il distingue le chrétien de celui qui ne l’est pas et qu’il mette à part certains hommes, en les appelant par leur propre nom. Tout ceci ne peut être mis en question. Mais je veux me demander avec vous ce que signifie le baptême, ce qu’il signifie originellement c’est-à -dire bibliquement. Je poserai donc la question : de quel baptême avez-vous été baptisé ? Vous trouverez cette question dans le chapitre 19 du livre des Actes des apôtres. C’est un récit que vous devez connaître mais je vous le rappelle en quelques mots. L’apôtre Paul arrive à Ephèse, au cours de son troisième voyage missionnaire, et il entre en rapport avec des chrétiens de fraîche date, une douzaine nous dit-on. Il fait leur connaissance, les écoute et, semble-t-il, s’étonne à leur sujet comme si leur réaction ou leur comportement lui paraissait étrange. L’apôtre leur demande : "Mais enfin, quand vous avez cru, avez-vous reçu le Saint Esprit ?". Ces hommes se regardent, trahissent un certain étonnement et disent : "Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit". L’apôtre poursuit : "Mais alors, de quel baptême avez-vous été baptisés ?" et ces hommes répondent : "Du baptême de Jean-Baptiste". Vous connaissez la suite du récit. Saint Paul a donné les explications nécessaires et a baptisé ces hommes au nom du Seigneur Jésus-Christ. "De quel baptême avez-vous été baptisé ?" : c’est une bonne question à entendre.

Vous savez que Jean-Baptiste, avant le ministère de Jésus, avait lui-même pratiqué le baptême dans les eaux du Jourdain. Et pourquoi baptisait-il ? On peut bien poser la question puisqu’on la posait à ce moment-là . Des pharisiens venaient lui demander : "Puisque tu n’es pas le Christ, pourquoi baptises-tu ?". Il faut dire qu’à cette époque, on ne baptisait que les néophytes étrangers voulant entrer dans l’Alliance juive, mais Jean-Baptiste, lui, baptisait des Juifs parfaitement intégrés. Il s’expliquait ainsi : "Je vous baptise d’eau pour vous conduire à la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi et il vous baptisera d’Esprit Saint et de feu". Le baptême de Jean-Baptiste était donc un baptême préparatoire, conduisant à la connaissance même de Jésus-Christ et, par conséquent, très différent de celui qui a été administré par la suite dans l’Eglise.

Qu’en est-il maintenant du baptême chrétien ? En quoi se distingue-t-il du baptême de Jean-Baptiste ? Aborder cette question, c’est se préparer à faire un pas décisif dans l’intelligence de cette réconciliation dont nous parlions précédemment. Qu’est-ce qu’en effet que cette réconciliation, dont il est dit qu’elle est accomplie par Dieu en son Fils Jésus-Christ et qu’elle concerne le monde entier ? Quand on y réfléchit, on trouve que cette réconciliation a des caractères bien étranges. Elle ne consiste pas à renouer d’anciennes relations comme c’est le cas habituellement dans les rapports humains. On voit, en effet, des gens se réconcilier. C’est une chose très belle et impressionnante. On voit des gens qui en ont assez d’être fâchés et à qui vient subitement l’idée, et non seulement l’idée mais la force de laisser de côté ce qui les oppose, qui décident de ne plus en parler, estimant que cela n’a pas d’intérêt, qu’ils avaient grossi les choses et qu’en fait, ils n’étaient pas si éloignés que cela l’un de l’autre, de sorte qu’ils peuvent retrouver, avec une joie partagée, les bonnes relations d’autrefois. C’est un très beau spectacle que le développement d’un tel entretien où, de concessions en concessions, tout s’éclaire, se simplifie, s’accorde et se résout.

Il faut avouer qu’en Jésus-Christ, ce n’est pas ainsi que les choses se sont déroulées. Il semble même que, dans la réconciliation de Jésus-Christ, tout se passe en sens contraire. Nous avons vu que Jésus était ému de compassion pour la foule, mais ce n’est pas à partir de cette compassion de Jésus que la réconciliation va être possible. Nous ne voyons nullement que la foule ait répondu de son côté à cette compassion et que l’on puisse constater chez elle l’amorce d’une nouvelle intelligence des rapports avec Dieu et des rapports réciproques des hommes entre eux. On ne voit nullement dans l’Evangile une situation qui s’améliore, nullement des hommes de plus en plus ouverts à la Parole de Dieu, aucun signe d’une réconciliation qui gagnerait de proche en proche. C’est juste l’inverse. On voit une situation qui se complique et qui s’aggrave. Au début les choses allaient encore assez bien. C’est le temps du Sermon sur la montagne. Jésus a de nombreux disciples, il est écouté avec ferveur, il est suivi, et tout porte à croire qu’en effet le Royaume de Dieu est proche. Mais non, ce n’est pas à partir de là que des temps nouveaux vont commencer.

Jésus, d’ailleurs, n’a pas facilité les choses. Il a parlé avec une rigueur extrême. Il a dénoncé le mensonge, partout où il l’a rencontré. Il a dit la vérité à des hommes qui ne supportaient pas de l’entendre, qui ont commencé par être agacés, puis se sont mis en colère, et qui ont été comme poussés à bout, de sorte que la situation est devenue insupportable. Vous savez qu’un complot s’est ourdi contre Jésus, que la foule a été prévenue contre lui, que son auditoire s’est restreint et n’était souvent plus constitué que par le groupe de ses disciples. Mais du reste, dans ce groupe même, la situation s’est dégradée, des crises sont survenues, certains disciples ont abandonné, déçus de voir leur maître manquer toutes les bonnes occasions. Enfin, les choses se sont précipitées : l’un a trahi, l’autre l’a renié, les autres l’ont abandonné. Puis il y a eu cette parodie de jugement, où il semble que le monde entier se soit donné rendez-vous pour condamner Jésus, l’empire et le droit romain, le gouvernement d’Hérode, les chefs du peuple qui sont les guides religieux de la nation et enfin la foule, toujours semblable à elle-même. Il faut encore entendre, pendant la crucifixion, les plaisanteries de ceux qui sont là , avant que Jésus ne pousse son cri : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?".

Chers auditeurs, je voudrais vous poser une question. Comment Dieu peut-il tirer parti d’une situation pareille pour réconcilier le monde avec lui ? Sur quelles bases ? A partir de quoi ? A partir de qui ? Comment un arrangement est-il possible ? Comment, à partir de cet événement, pouvoir espérer revenir en arrière ? La réconciliation qui est en Jésus-Christ ne consiste pas à renouer d’anciennes relations, c’est un acte en avant, c’est un acte de création en avant, comme une poussée, comme une crevée du tissu de l’histoire, c’est l’ouverture d’un monde nouveau, c’est une résurrection. Nous devons bien le comprendre. La réconciliation en Jésus-Christ n’est pas une indulgence de Dieu reconnaissant certaines circonstances atténuantes, tenant compte des bons sentiments discernables ici ou là et s’appliquant à sauver quelque chose de ce monde. Rien, dans le récit que nous avons sous les yeux, ne nous autorise à voir les choses ainsi. Ce n’est pas par indulgence que la réconciliation a été accomplie en Jésus-Christ mais par un retournement de situation, par un renversement de situation. En Jésus-Christ, Dieu pose un nouveau commencement au monde. Et où le pose-t-il ? Au point le plus éclairé, le plus lumineux de l’histoire, comme le couronnement de ce qu’il y a de plus élevé, de plus noble, de plus réussi dans la création ? Il le pose au cœur de l’injustice la plus infâme, au cœur du scandale le plus scandaleux et dans lequel tout le inonde semble impliqué, là où l’incrédulité est mise à jour et où le péché éclate de toute sa force.

Comme un jardinier, pour faire sa greffe, choisit un plant vigoureux, sans se soucier de ce que ce plant produit des fruits amers, mais se préoccupe seulement de la vigueur et de la vitalité de ce plant, il semble que Dieu, délaissant les chances équivoques de la bonne volonté humaine, des bons sentiments, de la religiosité, de l’aptitude à croire, prenne le parti de choisir, comme support de la réconciliation, paradoxalement, l’incrédulité même de l’homme, rendue manifeste et devenue flagrante, mais comme prise à l’envers, comme retournée et dépassée dans une création nouvelle, dans un nouveau commencement où d’ailleurs Dieu engage ce qu’il a de meilleur.

Je suis désolé de ne pas vous dire des choses plus raisonnables. C’est là , dans cet événement, que se trouve votre avenir, et l’espoir que vous pouvez avoir dans votre avenir. C’est là aussi que se trouve notre communion d’hommes, notre communion humaine, nous qui sommes cependant des hommes séparés. C’est là qu’est notre réconciliation. Et cette réconciliation est sà »re et nous pouvons en parler avec autorité, parce qu’elle n’est rien d’autre que le retournement de la situation. La parole de la réconciliation ne se fait pas d’illusion. Elle sait bien qu’elle ne va pas trouver chez l’auditeur une place toute préparée, un accueil empressé, une adhésion spontanée. Exemplairement, une fois pour toutes en Palestine, la démonstration a été faite que la parole de Dieu, quand c’est réellement la parole de Dieu, suscite la réserve, le retrait et met à jour l’incrédulité. Mais une fois pour toutes aussi1 il a été manifesté que Dieu n’abandonne pas cependant sa création et que, ne pouvant revenir en arrière, il crée en avant les conditions et les relations nouvelles, toutes contenues en Jésus-Christ, par lesquelles il va pouvoir reprendre et faire aboutir son dessein éternel.

Nous demandions quel est le sens du baptême ? Mais, nous y sommes. Le baptême chrétien, c’est cela ; c’est cet événement même, c’est cette réconciliation, c’est-à -dire ce retournement de situation, cette rupture avec le passé et ce commencement d’avenir nouveau, créé de toutes pièces, au cœur de l’incrédulité. Plus précisément, le baptême signifie que cet événement de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ habite nos existences, comme s’il y avait été déposé. L’apôtre Paul le dit en toutes lettres (et quand il ne le dit pas, on sent bien que cela reste présent à sa pensée), mais il le dit expressément dans l’épître aux Romains, au chapitre 6° : "Ignorez-vous que, nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui, dans le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie". "Ignorez-vous ?" dit l’apôtre.

S’il y avait des raisons, au premier siècle de l’Eglise, de poser la question : "Ignorez-vous ?", je pense que cette même question se pose maintenant pour nous d’une façon particulièrement pressante. Car au premier siècle, la pratique du baptême ressemblait encore quelque peu à ce qu’il signifie. Je veux dire que le baptisé, entièrement immergé dans l’eau, était comme noyé, puis semblait renaître à une vie nouvelle, et que cette pratique rappelait à l’esprit des fidèles la vraie relation qu’entretient le sacrement avec son origine qui est la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Mais j’ai tout lieu de penser que les manières qui sont entrées dans les usages de donner le baptême, encore que l’eau y soit présente, ne servent plus de figure, ce qui serait cependant souhaitable, à ce dont il s’agit en vérité. "Ignorez-vous ?" dit l’apôtre. Il importe que vous n’ignoriez pas ce que signifie votre baptême, que vous ne le compreniez pas comme un signe de religiosité supposant une certaine aptitude à croire, à la différence des non-baptisés qui seraient exclus de la grâce qui vous est faite, mais que vous le compreniez comme le baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, en rapport avec la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Votre baptême est un témoin, dans ce siècle et aux places que vous occupez, de la réconciliation du monde accomplie en Jésus-Christ, c’est-à -dire du dépassement de l’incrédulité, par renversement de la situation. Il est ainsi la confirmation des choses qui vous sont dites lorsque la parole de l’Evangile vient jusqu’à vous et pour finir l’encouragement dont vous avez besoin.

Cela suppose seulement que vous en fassiez vous-même quelque chose. C’est-à -dire que vous en preniez acte vous-même, pour vous-même, en ce qui vous concerne, et que vous fassiez la preuve de cette nouveauté de vie qu’il vous annonce. Car si votre baptême est en rapport avec la mort et la résurrection de Jésus-Christ, c’est-à -dire avec la rupture qui a été établie une fois pour toutes dans le monde, comme une délivrance par rapport au passé et comme l’ouverture vers un nouvel avenir, il doit être possible d’en tenir compte dans votre vie même et à tout instant. Votre baptême, en effet, n’a pas de vérité seulement au moment où il a été administré, ce qui serait d’un petit bénéfice pour vous, mais il est une promesse constante, comme une signature permanente de Dieu, attestant que votre passé n’a pas de pouvoir sur vous, car vous êtes protégé de ce côté aussi sà »rement que le peuple d’Israël se trouvait protégé contre toute poursuite des armées égyptiennes par la Mer Rouge qu’il avait traversée. Ce passage de la Mer Rouge est devenu par la suite une image même du baptême. Votre passé n’a pas de pouvoir sur vous. C’est ce que signifie l’eau du baptême. Si quelqu’un est en Christ, dit Saint Paul, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles. Votre baptême fait barrage, au nom de Jésus-Christ, à toute prétention du passé d’envahir et de déterminer votre présent, afin que vous soyez libre à présent pour le service qui vous est demandé. Usant ainsi de votre baptême à la place que vous occupez dans le monde, sans vous donner en spectacle mais de façon toute naturelle, et le plus souvent à votre insu, vous serez ce miroir de l’Eglise où d’autres hommes ont la possibilité de savoir que tout n’est pas soumis au déterminisme fatal des choses qui ont toujours été et qui seront toujours, mais qu’une espérance habite parmi nous à laquelle personne n’est étranger.

Je pose donc la question : "De quel baptême êtes-vous baptisé ?". Il vaut la peine de le savoir. Vous êtes baptisé du seul véritable baptême qui ait jamais été vécu sur la terre et qui donne son sens à tous les baptêmes : je veux dire l’ensevelissement et la résurrection de Jésus-Christ. Vous êtes le baptisé de cet événement-là . Il ne faut pas l’ignorer. Il ne faut pas l’oublier. Il faut vivre dans cette nouveauté même. C’est important pour vous, mais c’est aussi important pour d’autres. Oui, il importe à d’autres que vous soyez libre, plus libre que vous n’êtes d’ordinaire, libre d’aller et de venir, étant ce que vous êtes mais marqué du signe de ce que le monde sera, vivant dans ce siècle mais portant la parole de la réconciliation qui est le secret de ce siècle, et peut-être affligé, peut-être attristé ou fatigué par différentes circonstances de votre vie, mais secrètement joyeux, pour une raison qui ne tombe pas sous les sens, qui est même un retournement des évidences, mais qui est sà »re et cachée dans le nom même de Jésus-Christ.