Carême 1963 :

LE PAIN DE LA COMMUNION

LE PAIN DE LA COMMUNION

 

J’entre sans préambule dans le vif de notre sujet et j’indique le texte qui servira de guide à notre méditation de ce soir : "Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car nous avons part à ce même pain". C’est une parole de l’apôtre Paul, dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre 10.

Je me propose de montrer que ce texte décrit l’événement de la communion, lorsque les fidèles sont rassemblés autour de la table sainte. Puisqu’il y a un seul pain sur la table, nous qui sommes plusieurs autour de cette table, nous formons un seul corps car nous avons part à ce pain unique. Je voudrais ensuite faire une extension du sens de ce texte et montrer qu’il s’applique aussi à un cercle plus vaste que celui des communiants autour de la table, à savoir l’Eglise universelle. Puisqu’il y a un seul pain, en effet, et puisqu’il y a un seul Seigneur, nous qui sommes plusieurs, et peut-être dispersés dans le monde, nous ne formons qu’un seul corps qui est le corps de Christ, car tous nous avons part à ce même pain. Et puis, je voudrais tenter une seconde extension du même passage, et voir comment il peut s’appliquer à un cercle plus vaste encore, à savoir l’ensemble des hommes de la terre. Puisqu’il y a un seul pain pour tous les hommes, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car tous nous avons part à ce pain unique.

Je confesse que cette seconde extension pose un certain nombre de problèmes, qu’elle n’est pas habituelle et qu’elle n’est sans doute pas dans la pensée immédiate de l’apôtre. Je vais donc me trouver dans une situation difficile : il va me falloir sortir des commentaires habituels de l’épître et m’éloigner même, ce qui est plus grave, d’une règle formelle de la prédication, à savoir que le prédicateur doit s’appliquer à exprimer la signification du passage étudié et éviter de se servir du texte comme d’un prétexte pour avancer ses propres opinions. J’espère cependant montrer que cette seconde extension, si elle n’est pas commandée par le texte lui-même, est cependant possible, qu’elle est conforme à la théologie de l’apôtre et que, d’ailleurs, elle est justifiée par d’autres passages de l’Ecriture Sainte.

"Puisqu’i1 y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car nous avons part à ce pain unique". Le sens immédiat de ce texte concerne manifestement le repas eucharistique, pris en mémoire de Jésus-Christ. L’apôtre s’adresse à l’église de Corinthe, dont il n’avait pas à ce moment de très bonnes nouvelles. De discussions en disputes, des clans s’étaient formés dans la communauté et chacun revendiquait d’appartenir à un groupe particulier ; les uns disaient : "Moi, je suis de Paul" ; les autres disaient : "Moi, je suis de Pierre" ; d’autres disaient : "Moi, je suis de Christ". L’apôtre fait allusion à cet état de choses dès les premiers chapitres de sa lettre et il s’écrie à ce sujet : "Christ est-il divisé ?". Toute l’épître du reste s’en prend à cette division des chrétiens de Corinthe. Dans le passage que nous commentons, l’apôtre tire argument de ce qu’est la communion, le rassemblement des fidèles autour de la table sainte dans le repas eucharistique, pour leur montrer l’inconséquence de ces disputes entre eux. Il se sert de ce repas comme d’une parabole, comme s’il leur disait : "Voyez donc ce que vous faites. Vous vous êtes rassemblés, vous êtes proches les uns des autres ; sur la table il y a un seul pain, c’est ce pain que vous partagez, et vous êtes séparés".

Dans cette parabole du repas, qui rassemble, en effet, les gens dispersés par leurs travaux, l’apôtre évoque la réalité et la force du sacrement institué par Jésus-Christ. Jésus, en effet, a lui-même institué le sacrement, la veille de sa mort, en disant du pain qu’il tenait en mains : "Ceci est mon corps". Il avait du reste préparé auparavant l’intelligence de cette consécration lorsqu’il disait : "Je suis le pain de vie". De même, dans ses discussions avec les pharisiens, il se comparait déjà à la manne tombée du ciel qui avait nourri le peuple d’Israël, et il ajoutait : "Je suis le pain vivant qui est donné pour la nourriture du monde". C’est ainsi que l’apôtre argumente contre les divisions des Corinthiens. Ce pain unique que vous partagez, c’est le pain donné, c’est le pain rompu pour vous. Vos divisions sont dépassées ; l’œuvre de la réconciliation est accomplie ; Jésus a donné son corps pour que vous formiez un seul corps. Comprenez donc ce que vous faites et vivez en bonne intelligence dans la communion du Christ. Cette exhortation de l’apôtre n’a sans doute rien perdu de son actualité et nous avons à nous en souvenir, nous les communiants, chaque fois que nous prenons la Sainte Cène.

J’en viens à la première extension que j’ai annoncée, à savoir que cette même parole de Saint Paul s’adresse non seulement à ceux qui sont autour de la table, mais à l’ensemble de l’Eglise. Autour du cercle des fidèles prenant part à la communion, se tient le grand cercle invisible des fidèles appartenant au même Seigneur. En effet, ce pain qui est sur la table de communion et qui semble n’intéresser localement que ceux qui sont visiblement rassemblés, est le signe de la présence réelle de Jésus-Christ. L’apôtre, quelques versets auparavant, le dit en propres termes : "Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ?". Ainsi donc, puisqu’il y a un seul pain, entendez puisqu’il y a un seul Seigneur, nous tous qui sommes plusieurs et qui sommes séparés dans des paroisses diverses, dans des territoires éloignés, nous formons cependant un seul corps, car nous avons part à ce pain unique à travers les célébrations différentes où nous sommes convoqués ici et là . Et c’était là sans doute une pensée précieuse pour les communautés de l’Eglise primitive, séparées par de grandes distances, ne disposant que de rares et difficiles moyens de communication, menacées à cause de cela même, comme on l’a bien vu, par de sérieuses divergences d’opinion, mais heureuses de voir dans le pain de la Sainte Cène, la promesse du rassemblement dans le Royaume. Vous connaissez la prière qu’ils aimaient prononcer aux agapes du dimanche soir : "De même que les épis, jadis épars dans les campagnes, de même que les grappes autrefois dispersées sur les collines, sont maintenant réunis sur cette table, dans ce pain et dans ce vin, qu’ainsi Seigneur, toute ton Eglise soit un jour rassemblée des extrémités de la terre dans ton Royaume. Viens, Seigneur Jésus".

Ainsi donc, chaque fois que la Cène est prise quelque part, les fidèles ne sont pas seulement en communion les uns avec les autres, mais sont aussi en communion avec l’Eglise universelle. Ce qui fait que la communion est réelle pour ceux qui sont rassemblés autour de la table fait aussi nécessairement qu’elle est réelle avec l’Eglise universelle, car il y a un seul pain, c’est le même Seigneur. Ainsi donc, nous qui sommes plusieurs, nous qui sommes différents, nous qui ne nous comprenons pas toujours parfaitement et qui sommes plusieurs églises, nous formons un seul corps parce que nous avons tous part à ce pain unique.

J’en viens maintenant à la seconde extension dont j’ai parlé, à savoir ce que signifie notre texte lorsqu’il est compris comme s’adressant à l’ensemble des hommes, chrétiens ou non. Puisqu’il y a un seul pain, nous tous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car nous avons part à ce pain unique. Ce qui pourrait vouloir dire que l’Eglise n’est pas le champ clos d’une communion réservée n’intéressant que ses membres, mais que l’Eglise est la manifestation, l’annonce et le miroir d’une communion qui intéresse l’ensemble des hommes de la création.

Pour justifier cette thèse, je méditerai sur la signification du pain. Il serait étrange que Jésus se soit comparé à du pain, en disant : "Je suis le pain de vie" ou encore : "Je suis le pain vivant qui donne la vie au monde", pour exprimer que, bien entendu, cela ne concerne que les membres de l’Eglise. Ce serait étrange, parce que le pain a lui-même sa signification, le mot a lui-même sa force. Tout le monde mange du pain sur la terre et accomplit ainsi, sans y penser mais journellement, une grande parabole qui s’accorde mal avec le particularisme religieux selon lequel Jésus ne serait l’aliment, la substance et l’espoir que d’un petit groupe de privilégiés.

On mange du pain dans le monde entier. Je sais bien que cela pose précisément une question de répartition des ressources alimentaires, mais cette question même est significative. Au moment où l’humanité prend conscience que le manque de pain dans certains territoires est une anomalie scandaleuse dont il ne faut pas prendre son parti et à laquelle il faut porter remède, il serait particulièrement regrettable que l’Eglise donne l’impression qu’elle réserve et maintient un privilège pour elle seule, sans voir qu’elle reçoit la promesse de la réconciliation et par conséquent de la communion pour en transmettre quelque chose autour d’elle. Je sais bien que l’Eglise, selon le Nouveau Testament, a des promesses qui lui sont propres et qu’elle reçoit des grâces particulières. Je le sais. Cela me fait penser que le boulanger dispose d’un matériel qui lui appartient en propre. Mais ce que je dis, c’est que ces promesses particulières sont liées à la fonction même de l’Eglise, à la mission dont elle est chargée. Oui, à cause du service que l’Eglise doit rendre autour d’elle, il se trouve qu’elle est dotée de grâces exceptionnelles, mais il ne faudrait pas qu’elle se réserve les bénéfices de sa fonction et donne le sentiment de se servir elle-même. Il ne le faudrait pas, parce qu’il s’agit du pain dont l’homme a besoin. Avec le pain, la question n’est pas de savoir qui a droit et qui n’a pas droit. A un homme qui a faim, le pain doit être donné. Ce choix du pain est significatif.

Ce que je dis là est conforme à l’esprit de l’Evangile. Jésus a pris ses distances par rapport au particularisme religieux de son époque avec trop de constance et de fermeté pour qu’il nous soit possible à présent de nous enfermer avec lui dans une Eglise, cette Eglise fà »t-elle la sienne, et en laissant l’environnement, c’est-à -dire le dehors de l’Eglise, à sa faim quotidienne de pain. Quelqu’un dira : "Nous ne nous enfermons pas. Ces gens du dehors n’ont qu’à entrer, nos portes sont ouvertes". Il ne faut pas parler ainsi. Il n’est pas tellement sà »r que nos portes soient ouvertes. Nous ferions mieux de nous mettre en question nous-mêmes sur ce que tant de personnes restent en dehors. Les portes ne sont pas ouvertes dans l’Eglise où chaque fidèle est déjà lui-même une porte fermée. Non, l’Evangile n’est pas d’un accès si facile dans chacune de nos personnes. Je crains que ce pain de la communion soit maintenu à un prix trop élevé, si c’est le prix de nos manières paroissiales, de nos façons d’être, de nos langages, puisqu’en sont privés tous ceux qui n’entrent pas dans ces manières. Cette taxe de luxe frappe illégitimement un objet d’usage courant. Car il s’agit du pain, toute la force est là .

S’il est donc concevable de tenter cette seconde extension dont j’ai parlé, si l’on peut, à l’occasion de la communion, parler de l’ensemble des hommes, si la grâce qui est faite à l’Eglise est d’une nature telle qu’elle implique de donner gratuitement à l’homme du dehors ce que l’on a reçu gratuitement, il faut se demander ce que cela veut dire. Qu’est-ce que ce pain, ce pain unique, auquel tout le monde a part ? Il y a un seul pain, disions-nous. De quoi s’agit-il ? Le pain, c’est ce dont l’homme a besoin, c’est ce dont il ne peut pas se passer. La meilleure réponse, ou du moins la plus sà »re théologiquement, ce serait de dire qu’il s’agit de la Parole de Dieu. En effet, le sachant ou ne le sachant pas, l’homme vit de la Parole de Dieu. Jésus l’enseignait ainsi : "L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Je crains cependant de ne pas bien me faire comprendre ainsi. Et je préfère vous parler comme si je me parlais à moi-même, de ce qui est pour moi l’essentiel.

Dieu veut que j’existe et il sait pourquoi. Voilà mon aliment. J’aurais pu ne pas exister et le monde aurait très bien marché sans moi. Je n’aurais manqué à personne, car nous ne manquons qu’à ceux qui nous connaissent, et je n’aurais pas été connu. Personne ne se serait douté de mon absence, personne n’aurait imaginé mon existence. N’est-ce pas singulier ? Personne. La plus grande intelligence, le cerveau le mieux organisé, la machine à penser la plus perfectionnée, la calculatrice la plus rapide mettant en service l’ensemble des renseignements que l’on peut puiser dans le monde, oui, toutes les informations, toutes les statistiques dans un calcul fabuleux, n’auraient pas pu conclure qu’il manquait quelqu’un, et que ce quelqu’un, c’est moi. Ma raison d’être n’est pas inscrite dans ce monde.

C’est la même chose pour vous. Bien sà »r, ce monde vous connaît, ce monde vous estime. Il vous estime dans la mesure où vous lui êtes utile. Ce monde reconnaît à posteriori que c’est bien que vous soyez là , mais il ne pouvait pas le savoir à l’avance, et ne pouvait pas vous imaginer. Ce monde vous adresse l’hommage de vos états de service. Je vous suggère de ne pas prêter trop d’attention, ni de prendre trop au sérieux ces hommages-là . Si ce n’était pas vous, ce serait un autre, car l’important ce sont les états de service, et quand ce ne sera plus vous, ce sera un autre. Non, si vous n’étiez pas né, le monde se serait passé de vous sans se douter de rien, sans se douter de rien éternellement. Mais Dieu ne s’est pas passé de vous. Dieu a estimé que votre existence est nécessaire. Il vous a voulu, il a voulu que vous soyez là . Le monde, sans vous, ne l’aurait pas intéressé, et la preuve, c’est que vous êtes là et que vous écoutez.

Et non seulement, il a voulu votre existence, mais il la veut encore aujourd’hui ; il la veut maintenant, c’est-à -dire qu’il la maintient. Peut-être certains jours, pensez-vous que vous avez fait votre temps et il n’est pas impossible que, dans votre entourage, quelqu’un le pense. Dieu ne le pense pas, car vous êtes vivant. Le pain, le pain que vous touchez quand vous prenez vos repas, le pain que vous tenez dans votre main, est le signe visible que Dieu veut votre existence aujourd’hui. Je vous en parle avec assurance, parce que tout ceci repose d’aplomb sur Jésus-Christ. Dans la réconciliation accomplie en Jésus-Christ, nous savons que Dieu ne se détourne pas de sa créature, mais qu’il la veut, qu’il la maintient et qu’il la conduit avec toutes choses et comme bon lui semble, jusqu’au Royaume qui est promis. Oui, à cause de cet Evangile de la réconciliation, c’est-à -dire à cause de Jésus-Christ, je puis, par extension sans doute mais avec certitude, et conformément à la vocation même de l’Eglise, vous parler comme je vous parle, et confirmer la communion humaine par ce pain que nous mangeons tous, selon que Jésus-Christ lui-même donne un sens à ce symbole.

Je termine en proposant deux conséquences de cette manière de voir. Tout d’abord sur la manière de prendre la communion dans l’Eglise. Bien entendu, je parle des églises réformées, n’ayant pas qualité pour dire ce qui en est de la célébration de la messe. Je me demande si la liturgie, du reste très belle, qui nous rassemble pour la Sainte Cène est bien comprise par les fidèles et bien vécue dans l’esprit du texte que je cite aujourd’hui.. Il me semble que nos démarches, nos attitudes, nos comportements dans la circonstance ont un caractère secret, comme s’il s’agissait d’un acte privé, ne nous concernant que nous-même, alors que, si j’ai bien compris, il s’agit d’un acte qui est en rapport avec l’Eglise universelle et avec le genre humain, il s’agit d’un cercle qui est en rapport, en rapport harmonique avec d’autres cercles, beaucoup plus vastes, jusqu’aux extrémités de la terre. Il s’agit d’annoncer l’Evangile de la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne, c’est-à -dire la réconciliation qui est cachée dans cette mort. Autrement dit, cette célébration n’est pas un mystère opaque qui tiendrait à distance les non-initiés, mais elle est un mystère ouvert, un mystère accueillant, un mystère révélé, car ce qui reste de mystère dans cette célébration, c’est que Dieu réconcilie le monde avec lui-même et que nous avons part à cette réconciliation. Savoir si le visage soucieux, parfois tragique du communiant convient bien à la véritable signification de la Sainte Cène et si, au contraire, tout ne devrait pas être ouverture, sérénité, salutation, confiance, confiance pour le prochain comme confiance pour soi-même, parce que Dieu confirme là , avec le pain, que nous sommes réellement ensemble, dans la grâce du Seigneur Jésus-Christ.

Enfin, je voudrais m’adresser à ceux qui ne sont pas les communiants de l’Eglise, mais qui sont bien pourtant les membres de la communion humaine. Nous sommes plus proches les uns des autres qu’il ne semble et que nous ne le croyons. Nous avons tous besoin d’être secourus, nous avons tous besoin d’être alimentés. Nous ne sommes pas des créatures autonomes qui pourraient vivre d’elles-mêmes. Nous n’avons pas en nous la source de la vie : chaque jour, à plusieurs reprises, il faut que la nourriture vienne à notre secours, sans quoi nous dépérissons. Nous pouvons bien trouver quelque agrément à faire un bon repas, il n’empêche que la circonstance dissimule une limitation de notre être. Nous ne sommes pas des dieux. Le pain est pour nous tous le signe de cette situation commune qui est une situation de dépendance, en même temps qu’il nous rappelle que nous sommes secourus, que nous sommes alimentés, que nous sommes maintenus en vie car Dieu veut notre existence. Cette promesse n’est pas réservée à l’Eglise ; elle est prononcée dans l’Eglise, mais c’est afin que vous l’entendiez et la saisissiez comme une promesse de Dieu. Le pain lui sert de signe, le pain de tous les jours, le pain de vos repas, le pain de votre table, le pain que vous allez tout à l’heure prendre dans vos mains, que vous allez partager, que vous allez rompre et dont vous allez vous nourrir. Mon frère, vous ne pouvez pas n’avoir rien à faire avec ce pain-là , vous le savez bien, puisque vous devez vous nourrir, et ce pain-là ne peut pas n’avoir rien à faire avec Jésus-Christ. Dieu veut votre existence aujourd’hui, il la veut maintenant, c’est votre dignité d’homme. A ses yeux vous êtes irremplaçable, et c’est pourquoi, je vous salue avec un grand respect.