Carême 1996 :

La croix et l’UNITÉ des chrétiens

LE LANGAGE DE LA CROIX

Pasteur Flemming FLEINERT-JENSEN
30 mars 1996

, VI ,
La croix et l’unité des chrétiens

"Il est notre paix,
celui qui des deux a fait un"
(Ephésiens 2/14)

S’inspirant d’une image empruntée aux Pères de l’Eglise, le symbole du mouvement œcuménique est une barque flottant sur la mer, celle-ci représentée par deux lignes en forme de vagues, et au milieu de la barque un mât en forme de croix. Cette image donne à penser que, si le mât est cassé, l’unité de l’Eglise deviendra aléatoire, la proie de ses problèmes internes et des vents de ce monde. Si, par contre, le mât reste intact, on est en droit d’attendre que l’unité de l’Eglise sera affermie et que le voyage œcuménique pourra continuer.

Dès le départ, l’unité de l’Eglise est donc placée sous le signe de la croix. Cela implique qu’il faut passer par la croix pour atteindre cette unité qui réunit invisiblement ceux qui portent le nom de chrétiens, mais qui ne s’est pas encore réalisée dans une véritable communion entre les Eglises orthodoxes, l’Eglise catholique romaine et les Eglises issues de la Réforme.

Il faut passer par la croix pour atteindre l’unité. Déjà le Nouveau Testament montre que cette nécessité n’a pas toujours été comprise, car, dès le début, la croix a été à la fois signe d’unité et signe de séparation parmi ceux qui suivaient Jésus : d’une part, elle les a unifiés dans la mesure où ils partageaient la foi au Christ crucifié et, d’autre part, elle les a séparés dans la mesure où ils n’ont pas compris la portée de la mort du Christ.

Ce dernier aspect n’est pas souvent évoqué. C’est pourquoi nous voudrions commencer par la présentation de quelques textes bibliques qui montrent comment les disciples de Jésus ont réagi face à la croix et comment leurs réactions ont pu engendrer des clivages, d’une part parmi eux, et d’autre part entre eux et Jésus.

Cela concerne d’abord le cercle des douze auxquels Jésus semble avoir annoncé à trois reprises comment sa vie allait se terminer. Or, en examinant ces passages, on s’aperçoit qu’après chaque annonce, l’un ou l’autre des trois premiers évangélistes donne un exemple qui révèle que personne n’avait compris ce que Jésus disait de sa souffrance et de sa mort.

Le cas le plus dramatique et aussi le plus connu est rapporté par Marc et Matthieu (Marc 8/31-33, Matthieu 16/21-23). Après la première annonce de sa passion et de sa résurrection, près de Césarée de Philippe, Jésus est pris à part par Pierre qui commence à le reprendre. D’après Matthieu avec les paroles suivantes : "Dieu t’en préserve, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas". La réponse de Jésus est sans ambages : "Va-t-en derrière moi, Satan ! Tu es un scandale pour moi, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes". Cette réaction, d’une singulière violence, met en relief le rôle ambigu de Pierre. Suivant Matthieu, Jésus vient, en effet, d’appeler Pierre le rocher sur lequel il bâtira son Eglise et d’affirmer que les portes de l’Hadès n’auront pas de force contre elle. Or, tout de suite après, il l’appelle brusquement Satan et utilise même un mot qu’il a déjà adressé à Satan lors de leur confrontation au désert : "Va-t-en" (Matthieu 4/10). Le contraste peut difficilement être plus grand : le rocher de l’Eglise, sur laquelle le règne de la mort n’aura pas de prise, est appelé Satan. Pourquoi ? Parce que Pierre avait, à ce moment-là , ce trait en commun avec le personnage secret du désert qu’il tentait Jésus d’esquiver son sort, de se dérober à l’appel de Dieu. Et pourtant, sa réaction était bien compréhensible, bien humaine. En contredisant Jésus, il n’avait pas d’arrière-pensées, il était inconscient de la portée de sa démarche. Mais il n’avait pas compris.

Selon Marc et Matthieu, c’est en Galilée que Jésus parle à nouveau des événements qui mèneront à sa mort et à sa résurrection (Marc 9/30, Matthieu 17/22). A cette occasion, Matthieu note que les disciples furent profondément attristés. Marc et Luc indiquent que les disciples ne comprenaient pas cette parole et qu’ils craignaient d’interroger Jésus, et Luc ajoute que cette parole leur restait voilée "pour qu’ils n’en saisissent pas le sens" (Luc 9/45). Ces commentaires se prolongent dans la scène suivante qui raconte la dispute entre les disciples portant sur la question de savoir qui est le plus grand d’entre eux ou qui est le plus grand dans le royaume des cieux. La réaction de Jésus, surtout selon Matthieu, fait ressortir que ce genre de problèmes n’a rien à voir avec la voie vers le Royaume, qui ne passe pas par la gloire et la grandeur, mais par l’humilité telle qu’on la trouve chez un enfant. Et voilà ce que les disciples sont loin d’avoir saisi en posant une question qui relève plutôt de l’ambition et du désir de s’imposer.

Le même manque de compréhension de la part des disciples se confirme par le contexte de la troisième et dernière annonce que Jésus leur fait de ce qui l’attend. A la suite de cette prédiction, Luc fait la remarque suivante sur les disciples : "Mais eux ne comprenaient rien. Cette parole leur demeurait voilée et ils ne savaient pas ce que Jésus voulait dire" (Luc 18/34). En revanche, Matthieu et Marc racontent tout de suite après comment Jean et Jacques, les deux fils de Zébédée, demandent de siéger à la droite et à la gauche de Jésus glorifié (chez Matthieu, c’est toutefois leur mère, ambitieuse pour ses fils, qui le demande). Cette demande ressemble à la querelle des disciples succédant à la deuxième annonce de Jésus de ce qui devait lui arriver, car, dans les deux cas, il s’agit d’une rivalité, d’une lutte d’influence, afin que certains obtiennent des honneurs spéciaux au détriment des autres. A cet égard, une remarque sur l’indignation des dix autres contre les deux frères est significative (Marc 10/41 et parallèles), mais aussi les paroles de Jésus qui se trouvent à la fin de cet épisode : "Si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. Et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit esclave de tous" (Marc 10/43-44).

Beaucoup de traits autour de ces trois prédictions confirment donc l’incapacité des disciples à concevoir la possibilité de la croix, et à plus forte raison ses conséquences pour eux. A distance, la croix creuse donc déjà un écart entre les disciples, mais c’est avant tout pour le rapport entre Jésus et ses disciples qu’elle devient une force séparatrice. L’incompréhension des disciples face à la croix pousse Jésus dans la solitude, solitude qui s’accroît pendant les dernières heures de sa vie et qui culmine sur la croix.

Les signes de division que la croix provoque durant ce court laps de temps sont nombreux. D’abord, c’est Judas qui s’en va dans la nuit après que Jésus, pendant la cène, a fait allusion à sa propre mort. Ensuite, dans le jardin des Oliviers, ce sont Pierre, Jean et Jacques qui semblent ignorer l’imminence de la fin, car ils arrivent à s’endormir. Et ce clivage entre Jésus et les autres devient encore plus grand au moment de l’arrestation, où tous l’abandonnent et prennent la fuite.

Il est vrai qu’après Pâques, les disciples et tous ceux qui s’étaient associés à eux ont compris que Jésus était mort pour tous et que, par conséquent, tous devraient être unis autour de la parole du Christ crucifié et ressuscité. Or, nombre de textes du Nouveau Testament nous apprennent que, dans ces premières églises, la division était néanmoins une menace constante. C’est pourquoi il y a lieu d’insister sur l’opposition inhérente entre la croix et les divisions ecclésiales. A ce propos, deux passages bibliques peuvent nous éclairer : le premier est tiré du début de la première lettre de Paul à l’Eglise de Corinthe, le second de la lettre aux Ephésiens.

Dans la méditation intitulée "La croix après Pâques", nous avons parlé plus longuement de ce que saint Paul entend par la parole ou par la logique de la croix. Or, c’est justement au début de sa première lettre aux Corinthiens que l’apôtre en parle et le contexte porte à croire que la raison pour laquelle il aborde ce sujet se trouve dans le passage précédent qui critique sévèrement les divisions (ou "schismes") au sein de l’Eglise de Corinthe. Il y existait, en effet, plusieurs partis qui s’opposaient les uns aux autres et qui se réclamaient de l’autorité ou bien de Paul ou bien d’Apollos, un des collègues missionnaires de Paul, ou de Céphas, c’est-à -dire de l’apôtre Pierre qui, accompagné par son épouse (1 Corinthiens 9/5), avait vraisemblablement fait un séjour à Corinthe. Et enfin il y avait aussi ceux qui se trouvaient au-delà de ces groupements et qui déclaraient appartenir tout simplement au Christ.

Nous sommes mal renseignés sur les causes exactes de ces désaccords, mais, dès le début, Paul exhorte la communauté en disant : "Tenez le même langage, qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez en plein accord dans la même pensée et dans la même opinion" (1 Corinthiens 1/10). Et tout à coup il s’écrie : "Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ?" (1 Corinthiens 1/13) , sous-entendu : si ce n’est pas le cas, pourquoi son corps, la communauté dont les membres ont reçu le même Esprit, est-il divisé ?

Il découle de ces lignes que discordes et rivalités sont incompatibles avec la croix du Christ qui, au sein de l’Eglise, rassemble au lieu de disperser. Comprendre la portée de la croix doit donc entraîner la suppression des divisions.

Cette conclusion correspond au passage de la lettre aux Ephésiens. S’adressant aux chrétiens d’origine païenne, l’auteur leur rappelle que, par sa mort, le Christ les a unis avec les chrétiens d’origine juive. La question de naissance et de tradition religieuse n’est plus d’actualité. Les premiers n’ont pas besoin de se sentir moindres à cause de leur passé, même s’ils étaient "sans espérance et sans Dieu (athées)" (Ephésiens 2/12), et les seconds, les enfants des alliances de la promesse, n’ont plus de raisons de se vanter par rapport à qui que ce soit. Par la croix, le Christ a détruit le mur qui séparait Israël des autres peuples, les purs des impurs, les circoncis des incirconcis et, au lieu de l’inimitié, il a instauré la paix. "Il est notre paix, celui qui des deux a fait un" (Ephésiens 2/14). Par la croix, il a aboli la Loi et ses ordonnances (littéralement : ses dogmes) en créant un seul homme nouveau, à savoir le corps du Christ, où celui qui est né Juif et celui qui est né païen ont reçu ensemble une nouvelle identité. Et, par la croix, il a réconcilié les deux avec Dieu, de sorte qu’aucune loi religieuse ne sera plus capable de barrer l’accès au Père.

Pour beaucoup, une telle vision a probablement été aussi choquante que si l’on disait aujourd’hui que ce qui sépare les grandes familles confessionnelles a finalement été détruit par la mort du Christ, et que l’hostilité et la méfiance qui ont caractérisé leurs rapports pendant des siècles appartiennent dorénavant au passé. Bien sà »r, l’époque actuelle n’est pas à même d’assumer les conséquences d’une telle affirmation, et il faudra encore de profonds changements avant que les uns admettent que la foi des autres repose suffisamment sur "le fondement des apôtres et les prophètes" (Ephésiens 2/20) pour qu’on puisse se reconnaître pleinement. Il n’en reste pas moins que ce texte dépeint la croix du Christ comme dressée au cœur de nos divisions, jugeant ceux qui, avec les pierres du mur de séparation renversé, reconstruisent des barrières infranchissables.

Il est souvent dit, avec les paroles d’un métropolite russe du siècle dernier, que les murs de séparation ne montent pas jusqu’au ciel. C’est vrai, et il faut même ajouter qu’ils sont devenus suffisamment bas pour qu’on puisse se voir et se parler. Souvent, on entend aussi citer ces lignes de la lettre aux Ephésiens : "Il y a un seul corps et un seul Esprit un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne sur tous, agit par tous, et demeure en tous" (Ephésiens 4/4-6). A propos de ce texte, voici deux observations :

, l’image de l’Eglise comme un seul corps avec plusieurs membres est parlante, mais elle semble contredite par les fractures existantes. C’est pourquoi la confession de foi dit : "Je crois à l’Eglise une, sainte, universelle et apostolique". Il faut croire à cette unité fondamentale de l’Eglise, comme il faut croire à sa sainteté, à son universalité et à son apostolicité en dépit du poids des scories, des particularismes et des traditions ultérieures qui semblent démentir ces attributs.

, ensuite il faut tenir ferme à l’expression "une seule foi", même s’il semble que cela soit sur le plan de la foi que se trouvent les vraies difficultés pour rendre l’unité cachée de l’Eglise manifeste. Or, tout dépend de ce qu’on entend par "foi" ou par "croire". Dans le Nouveau Testament, le mot "croire" peut exprimer confiance, obéissance, conviction et il désigne normalement la relation à une personne, et le plus souvent au Christ. C’est-à -dire que l’objet de la foi est une personne, ce qui correspond à la structure du Credo : Je crois en Dieu, en Jésus-Christ, en l’Esprit Saint. Chaque élément des trois parties du Credo est une explication de cette foi en une personne, et la théologie peut, à partir de là , développer des doctrines. Or, foi et doctrine ce n’est pas la même chose, même si, dans le langage courant, on fait souvent l’amalgame. Il faut distinguer entre les deux, car, d’un côté, il y a la foi qui exprime la relation avec une personne et, de l’autre côté, la doctrine qui représente une réflexion sur le contenu de la foi et sur ses conséquences pour nous. Distinction qui confirme que les objets de la foi et de la doctrine ne sont pas les mêmes et que, suivant la terminologie biblique, je ne crois pas à une doctrine, mais en une personne.

Dans cette perspective, il est possible de dire : la foi nous unit, la doctrine nous sépare. Car, dans les grandes familles confessionnelles, on partage fondamentalement la même foi et la communion imparfaite est due à l’incompatibilité d’un certain nombre de doctrines. Ce qui est d’autant plus vrai qu’aucun des points qui sépare les Eglises ne figure dans les confessions de foi classiques.

Il faudra du temps avant que les Eglises n’aient surmonté ces différences doctrinales qui se regroupent autour de thèmes comme l’Eglise, le ministère sacerdotal, l’eucharistie ou Marie et la communion des saints. Pour supprimer le caractère séparateur de ces différences, il n’y pas de recette miracle, mais, après ce qui a été dit au sujet du rôle unificateur et pacificateur de la mort du Christ, il peut être justifié de se demander si les Eglises sont prêtes à exposer ces différences à la critique de la croix et, le cas échéant, à se laisser corriger par elle. Car si les doctrines sont des moyens par lesquels l’Eglise cherche la vérité, il ne faut pas oublier qu’à l’ombre de la croix, le relief de la vérité n’est pas toujours aussi net qu’on le voudrait. S’il est légitime de vouloir protéger l’Evangile contre les erreurs, il ne faut pas oublier que l’Evangile n’est jamais plus protégé que le Christ crucifié. Ainsi la croix nous rappelle que l’Evangile est sa propre vérité et qu’aucun livre sacré, aucune structure ecclésiale, aucune tradition vénérable ne peuvent garantir cette vérité. Le clair-obscur de la croix fait ressortir la vulnérabilité de nos certitudes et nous pose la question de savoir si la fidélité à l’Evangile nécessite vraiment que l’acceptation de certaines doctrines aujourd’hui séparatrices devienne une condition absolue pour pouvoir réaliser la pleine communion entre les Eglises.

En tout cas, les Eglises sont invitées à reconnaître qu’au milieu de leurs différends doctrinaux, la croix s’élève. Cette présence peut les inciter à se demander si l’écart qui les sépare mutuellement n’est pas aussi l’écart qui les sépare du crucifié. Imaginons un instant un cercle avec la croix au milieu et les Eglises dispersées un peu partout dans ce cercle. Il est alors évident que les Eglises ne se rapprocheront les unes des autres qu’au fur et à mesure qu’elles s’approchent de la croix et que, inversement, elles s’éloigneront les unes des autres au fur et à mesure qu’elles s’éloignent de la croix.

Cela peut être une manière de redire qu’il faut passer par la croix pour atteindre la véritable communion des Eglises. Un tel passage pourrait même comporter une ultime épreuve qui pousserait ceux qui lui résistaient vers la souffrance et la mort. Cette possibilité ne serait pas étrangère à l’esprit du Nouveau Testament et elle a été envisagée par Vladimir Soloviev, philosophe et écrivain russe mort en 1900.

Dans le dernier récit de son livre "Trois dialogues sur l’Antéchrist", Soloviev décrit l’unification du monde entier grâce à un surhomme élu imperator ou empereur universel. Les bienfaits de cet homme sont innombrables. D’abord, il instaure la paix universelle, ensuite il règle la question de la justice sociale et enfin il propose de créer l’unité des Eglises. Pour réaliser son projet, l’imperator convoque un concile œcuménique à Jérusalem, avec une délégation catholique conduite par le pape Pierre II, une délégation orthodoxe conduite par le starets Jean et une délégation protestante conduite par le professeur allemand Pauli. Afin de concilier tout le monde, l’imperator promet aux catholiques de réinstaller à Rome, le pape, jusqu’ici résidant à Saint-Pétersbourg (!), aux orthodoxes de créer un musée d’archéologie chrétienne à Constantinople et aux protestants d’établir un institut de recherches bibliques. La seule condition, c’est que tous le reconnaissent sincèrement comme leur Seigneur.

Devant cette générosité, la plupart des délégations rejoignent le bienfaiteur. Mais un petit reste s’y refuse et se regroupe autour du pape, du starets et du professeur. La suite du récit est dramatique. Après avoir dénoncé l’imperator comme Antéchrist, le pape et le starets sont tués par une foudre provoquée par un magicien et leurs corps sont exposés sur le parvis du saint Sépulcre. Le professeur Pauli s’en va avec une petite foule au désert près de Jéricho, alors que les autres, pour accomplir le vœu de l’imperator, décident d’unir toutes les Eglises en une seule.

Le soir du quatrième jour, le professeur Pauli retourne à Jérusalem chercher les corps du pape et du starets. Il les ramène, mais miraculeusement les deux morts se relèvent, et c’est là , nuitamment et en plein désert, qu’ils réalisent enfin la véritable unité de l’Eglise.

L’idée de Soloviev, en partie inspirée par une description de l’Apocalypse de la mort de deux témoins à Jérusalem (Apocalypse 11/1-14), est donc que l’unité des chrétiens se fera d’une manière imprévisible à la fin des temps, quand les Eglises auront été purifiées et en quelque sorte fondues dans le creuset de la souffrance. L’unité sera alors le fruit d’une résurrection et non pas d’un vouloir d’homme. Ce sera le jour où les complications orthodoxes se seront transformées en la vraie simplicité de la foi, où les certitudes catholiques reconnaîtront leurs vraies limites et où l’orgueil protestant retrouvera sa véritable humilité.

 

Références musicales :
- A. SANTANA, Un chant pour la planète (1° mouvement)
- A. HONEGGER, Quatuor à cordes n° 2 (3° mouvement)
- J. SIBELIUS, Finlandia.