Carême 1993 :La foi et le combat de la foiAUJOURD’HUI, CROIRE Pasteur Jean-Pierre MONTSARRAT , II , "J’ai prié pour toi" La foi est un sujet qui suscite bien des questions et des débats. Pourquoi les uns croient-ils au ciel et les autres n’y croient-ils pas, pour reprendre une expression célèbre ? Qu’est-ce qui fonde et motive la foi ? Pourquoi choisir une foi religieuse plutôt qu’une autre ? Ne suffit-il pas de croire en Dieu, peu importe le nom que nous lui donnons ? Nous allons, au cours de cet entretien, réfléchir à ces questions et à bien d’autres encore. Auparavant, je vous propose de lire le passage de l’évangile selon Saint Luc, choisi en relation avec le thème de la foi, pour qu’il nous guide dans notre réflexion. Situons brièvement le texte que nous allons entendre. A la veille de sa mort, Jésus réunit les douze disciples pour un dernier entretien. A l’issue du repas, les disciples discutent entre eux pour savoir lequel est le plus grand. Jésus leur dit qu’ils sont appelés à servir, non à dominer. Puis il les tourne vers ce qui l’attend, et les attend aussi. Il les avertit en ces termes : Luc 22/31-34 Jésus gagne ensuite le Mont des Oliviers et il y prie dans la solitude. Arrivent alors ceux qui vont l’arrêter, conduits par l’un des douze, Judas. Luc 22/54-65 Quel éclairage ce récit nous apporte-t-il pour notre réflexion sur la foi ? Pierre et ses compagnons sont disciples et apôtres, élèves et envoyés de Jésus, non pas parce qu’ils l’ont choisi, mais parce que lui les a appelés. Luc nous raconte les circonstances de cet appel pour Simon, comme s’appelait encore Pierre à cette époque-là , et ses trois compagnons lorsqu’ils étaient pêcheurs sur le lac de Galilée. Il nous raconte aussi l’appel de Lévi, le collecteur d’impôts. Par son appel, Jésus a établi entre eux et lui un lien extrêmement fort fait, pour les disciples, d’une adhésion à leur Maître, d’une confiance en sa parole. C’est cette adhésion, cette confiance que Jésus nomme la foi quand il dit à Pierre : "J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas". La foi à laquelle nous sommes appelés n’est pas différente de la leur. Croire, au sens de l’Evangile, ce n’est pas approuver des idées, même des idées sur Dieu, ou souscrire à un programme, ou encore adhérer à une association cultuelle. C’est découvrir que l’on est connu, aimé, invité et l’accepter en adhérant dans la confiance à celui qui nous connaît, nous aime et nous invite, le Christ. Notre foi s’inscrit dans une relation de personne à personne, comme pour les disciples. Certes, à première vue, rien de commun entre les disciples et nous. Ils étaient des contemporains de Jésus, ils l’ont vu et entendu. Ils ont assisté à ses guérisons, écouté son enseignement et nous comprenons qu’ils se soient laissés conquérir par cette personnalité hors du commun. Mais nous, vivant vingt siècles après, comment avoir ce même lien avec le Christ ? Par sa résurrection le Christ est devenu le contemporain, le prochain de toute femme, de tout homme, de tout enfant, que celui-ci le sache ou ne le sache pas. Il est présent par son Esprit dans nos cœurs et dans nos vies. Il peut nous parler de bien des manières, à travers des proches, par des textes bibliques ou non bibliques, au cours d’un culte ou dans une circonstance tout à fait profane. Aujourd’hui, comme sur le bord du lac de Galilée, le Christ est là pour nous appeler. Cet appel retentit pour certains dans le cadre d’une expérience qui les marque pour la vie. A d’autres elle s’impose progressivement, sans qu’ils puissent dater le moment de leur "naissance" à la foi, si vous me permettez d’user de cette expression. Quel que soit notre cheminement, "avoir la foi", c’est répondre au Christ, mettre en lui notre espérance, malgré nos faiblesses et nos erreurs, nos doutes et nos hésitations. C’est tendre une main vide à lui qui s’approche et nous demande notre confiance. On ne choisit pas de croire au Christ comme on finit par sélectionner un lave-linge après avoir longuement comparé les mérites respectifs des différents modèles présentés à la vente dans une grande surface. Notre décision ne s’impose pas en conclusion d’une comparaison entre les génies religieux de l’humanité, leurs doctrines ou le zèle pour le bien de leurs disciples. L’étude du rapport qualité-prix dans un self-service religieux lui est étrangère. La foi est la réponse que suscite une parole qui nous atteint, nous convainc, emporte notre adhésion et nous amène à dire, comme le firent un jour les disciples : "Seigneur, à quel autre irions-nous ? C’est toi qui a les paroles de la vie éternelle". Nous ne sommes pour rien dans sa naissance. Elle n’est pas le fruit de qualités spirituelles dont nous pourrions nous prévaloir. Nous savons qu’elle n’est due en fin de compte qu’à l’amour sans borne de ce Christ qui veut bien de nous. Et ceux qui ne croient pas, me direz-vous, est-ce parce qu’ils ont été laissés de côté qu’ils n’ont pas la foi ? Raisonner ainsi serait aller à l’encontre de l’Evangile, de la bonne nouvelle d’un amour dont nul n’est exclu, d’une parole d’espérance pour tous. La petite plaquette de la Fédération Protestante qui m’a fourni les six thèmes de nos entretiens, s’exprime ainsi : "La foi est offerte par Dieu sans condition. Tout être humain est appelé à la recevoir dans la liberté". Tout être humain... L’incroyance est un mystère pour le croyant que je suis. Pourquoi la Parole qui m’a convaincu, malgré tous les obstacles qu’elle a rencontré et rencontre en moi, pourquoi cette Parole ne convainc-elle pas tout le monde ? La première Eglise s’est tôt heurtée à cette question en constatant que toute une partie du peuple d’Israël refusait de reconnaître en Jésus son Seigneur. Pourquoi ? L’ensemble du peuple élu aurait dà » croire en lui en premier. N’avait-il pas la Loi et les prophètes pour l’éclairer ? N’est-ce pas à lui que Dieu avait promis la venue du Messie ? On trouve dans le Nouveau Testament des essais d’explication à cette incroyance d’Israël qui a si profondément troublé un homme comme l’apôtre Paul. Mais pour l’essentiel le mystère demeure. L’incroyance des juifs et des non-juifs est une question difficile pour la foi. Elle ne doit pas cependant, malgré l’énigme qu’elle représente, entamer notre assurance que le Dieu de l’Evangile est fidèle à son projet d’amour et de salut qui va bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer et penser. Je termine ces réflexions sur l’incroyance et la foi par encore deux considérations : Puisque la foi est une libre et confiante adhésion au Christ, on ne saurait l’imposer à quiconque. Certains considèrent pourtant que l’éducation dans une famille chrétienne doit faire en sorte que les enfants partagent la foi de leurs parents. Il est normal et même indispensable que les parents témoignent de leurs convictions auprès de leurs enfants, qu’ils s’emploient à leur faire comprendre l’importance des valeurs auxquelles ils sont attachés. Mais la décision des enfants de se lier au Christ dans la foi ne peut en aucune manière leur être imposée. Il faut leur faire connaître les Ecritures, découvrir la personne de Jésus, leur mettre en main, en quelque sorte, les données dont ils ont besoin pour se décider. Mais c’est à eux et à eux seuls que la décision appartient. C’est leur liberté de pouvoir s’y refuser ou l’accepter. Le respect de cette liberté s’impose, et d’abord aux parents eux-mêmes. Ce même respect s’impose à nous dans nos relations avec ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne, qu’ils soient incroyants ou qu’ils aient une autre appartenance religieuse. Ce respect n’implique pas que nous nous taisions sur ce que nous croyons et ce qu’ils croient. Mais notre témoignage doit s’inscrire dans le cadre d’un dialogue avec nos interlocuteurs. Ce qu’il advient de notre témoignage, l’écho qu’il suscite, sa résonance dans l’esprit de ceux avec qui nous dialoguons échappent à notre responsabilité. Puisque la foi est une relation personnelle au Christ, faite de confiance, une adhésion que nous lui donnons, elle s’inscrit dans le cheminement de l’esprit de chacun en réponse à l’appel que le Seigneur lui adresse. -o- Revenons à Pierre et aux disciples. "Satan a demandé à vous secouer comme on secoue le grain pour le séparer de la paille". Par cette parole Jésus prévient les siens que l’Adversaire qui va, à nouveau, engager le combat contre lui, ne va pas les épargner. Dans la cour du grand prêtre, l’index de la servante pointé sur Pierre le désigne comme un partisan de Jésus qui doit partager son sort. L’adhésion des disciples au Christ ne leur ouvre pas la voie à une vie abritée des difficultés et des épreuves. Bien au contraire, ils vont, comme leur Maître, souffrir de l’hostilité d’adversaires nombreux. Dans la cour du grand prêtre, Pierre n’échappe aux conséquences de son appartenance au Christ qu’au prix d’un triple reniement. Cette chute ne se reproduira pas et sa fidélité lui sera coà »teuse. Il en sera de même pour les premières communautés chrétiennes. A ceux qui auraient pu s’imaginer qu’ils avaient fait le bon choix d’une vie paisible en adhérant à l’Evangile, l’auteur de la première épître de Pierre écrit : "Mes amis, ne vous étonnez pas de la dure épreuve que vous avez à subir comme s’il vous arrivait quelque chose d’anormal. Réjouissez-vous plutôt d’avoir part aux souffrances du Christ, afin que vous soyez également remplis de joie quand sa gloire sera arrivée" (1 Pierre 4/12). Jésus seul a souffert et donné sa vie pour le salut du monde. Nous n’avons pas à refaire ce qu’il a fait, poursuivre et compléter ce qu’il a accompli, une fois pour toutes. Son chemin est un chemin solitaire et nul ne peut le partager à ses côtés, sur un pied d’égalité avec lui. Nous ne pouvons que le suivre. Lui seul a livré et gagné pour le monde un combat décisif. Les récits de la Passion nous le montrent bien. Mais ce monde qui lui a été hostile reste un monde difficile pour la foi. Il est des chrétiens qui souffrent d’une hostilité ouverte. Le simple fait de se réclamer de la foi en Jésus-Christ peut valoir à ceux qui s’y risquent dans certains pays, certaines sociétés, poursuites et condamnations. Des chrétiens engagés pour le Christ au service des plus pauvres, des plus exploités dans des situations d’injustices engagent parfois jusqu’à leur vie elle-même. Martin Luther King et Oscar Romero sont des martyrs de cette deuxième moitié du XX° siècle. Tel ou tel d’entre vous a pu avoir à souffrir de l’hostilité de son entourage à la suite de ce qu’il a dit ou fait parce qu’il se refusait, par fidélité à ses convictions, de pactiser avec le mensonge ou l’injustice. La plupart d’entre nous, sans doute, vivent autrement les difficultés de la foi. Je ne puis évoquer la diversité des épreuves que vous avez connues ou que vous connaissez les uns et les autres. Je m’arrêterai simplement à l’une de ces difficultés, sur laquelle nous butons tous, celle qui naît de ces événements, de ces circonstances qui contredisent notre espérance et paraissent tous les jours démentir la Bonne Nouvelle d’un Dieu d’amour. Comment ne pas nous sentir agressés dans notre foi par la souffrance d’enfants, victimes innocentes et sans recours de la violence, de la famine ou des épidémies ? Comment ne pas ressentir le malheur qui accable tant d’êtres humains comme une accusation contre le Dieu que nous confessons, contre le Christ dont nous nous réclamons ? Si Jésus est mort et ressuscité, s’il est Seigneur, si Dieu est Dieu, pourquoi la pérennité des détresses d’un monde enfermé dans ses contradictions et ses haines ? Pourquoi l’injustice de la souffrance de ceux qui n’ont, dans ces malheurs, aucune responsabilité ? La foi, du fait même de son objet, nous expose à l’inacceptable des souffrances injustes comme Pierre dans la cour du grand prêtre se trouvait exposé à l’index accusateur de la servante. C’est ainsi que Satan nous secoue. Les disciples ont été témoins de la faiblesse de leur Maître face à ses ennemis ; ils ont assisté à ce qui, à vues humaines, paraissait être le triomphe de ceux qui ne pouvaient pas supporter que leur pouvoir soit menacé par la proclamation du règne proche d’un Dieu de grâce et d’amour. A notre tour, nous assistons trop souvent au triomphe de la haine, de l’injustice et de la mort. Les disciples ont éprouvé la puissance des ténèbres. Nous l’éprouvons aussi, toujours aussi menaçante et incompréhensible. On ne peut vivre dans la foi, assurance que par la croix du Christ l’amour de Dieu l’emporte, sans combattre pour y persévérer malgré les faits qui paraissent la démentir. Vivre en regardant au Christ ne nous met pas à l’abri dans une citadelle où, caparaçonnés dans nos certitudes inébranlables, nous serions hors d’atteinte des coups de l’Ennemi. Nous restons sujets aux doutes, aux hésitations, aux questions sans réponse, mesurant notre ignorance et nos fragilités. Et pourtant nous ne sommes pas abandonnés. Celui qui nous appelle à son service est fidèle. Pour nous garder dans l’espérance, dans la reconnaissance, il nous donne ce dont nous avons besoin pour nous nourrir et nous fortifier. Quels sont ces appuis que le Seigneur nous donne ? Je voudrais m’arrêter à trois d’entre eux. 1) Nul ne peut être chrétien tout seul. On ne peut pas dire "je crois" sans partager le "nous croyons" de l’Eglise locale et de l’Eglise universelle. Le Christ nous appelle chacun personnellement, mais il nous appelle les uns avec les autres, les uns par les autres et c’est dans la communauté qui confesse son nom que nous pouvons vivre et persévérer dans la foi. La participation au culte et à sa louange, la confession des péchés et le pardon, la lecture et la méditation des Ecritures, le pain et le vin partagés de la cène, la prière d’intercession, c’est tout cela que le Seigneur nous donne pour que nous puissions continuer à vivre à son service. Peut-être ne trouvez-vous pas votre paroisse bien engageante. Peut-être ne vous sentez-vous pas en sympathie avec son pasteur ou ses responsables laïcs. Ne vous hâtez pas de juger et rejeter. Souvent, ceux qui se plaignent de n’être pas accueillis sont aussi ceux qui ne font aucun geste, ne prennent aucune initiative pour aller vers les autres. Les paroisses sont à l’image de nous tous qui les constituons. Mais elles bénéficient d’une promesse et c’est cela l’essentiel, si nous savons la saisir et en vivre. Le Seigneur n’abandonne pas l’Eglise à sa misère, il continue à travers les Ecritures à nous dire sa Parole, il entend nos prières et il tient l’engagement de sa présence lorsque nous partageons le pain et le vin de la Cène. Il nous accueille, et nous invite à nous accueillir et nous supporter les uns les autres pour le servir ensemble. 2) La formation. Est-ce céder à la mode que de dire que la foi en a besoin ? Pour tout un courant de pensée, la foi est essentiellement un sentiment religieux et la piété, la lecture de la Bible et la prière, la participation au culte, lui sont seuls nécessaires. Permettez-moi de citer une phrase de Calvin tirée de son grand ouvrage, l’Institution Chrétienne, pour un point de vue bien différent : "Nous avons une entière définition de la foi si nous déterminons que c’est une ferme connaissance de la bonne volonté de Dieu envers nous ; laquelle étant fondée sur la promesse gratuite donnée en Jésus-Christ, est révélée à notre entendement et scellée en nos cœurs par le Saint-Esprit". Vous constatez que Calvin distingue dans la foi la part du cœur et celle de l’esprit : l’adhésion confiante au Christ est ce qui vient du cœur ; la connaissance de la bonne volonté de Dieu relève, elle, de notre intelligence, de notre capacité de comprendre, de notre entendement. Dans ce texte, Calvin, me semble-t-il, fait fidèlement écho au sommaire de la loi : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta pensée". Oui, nous avons besoin de nous former à la connaissance du Christ, à celle du témoignage qui lui est rendu par les Ecritures, à la connaissance des diverses façons dont l’Eglise a confessé sa foi au cours des siècles, nous former pour comprendre le sens de l’Evangile pour chacun d’entre nous et pour le monde. Cette formation est d’autant plus nécessaire que notre siècle pose à la foi chrétienne des questions difficiles de tous ordres. Cette formation nous est indispensable pour nous y reconnaître dans le maquis des idées et des modes religieuses, parareligieuses ou autres qui nous sollicitent de toutes parts et par lesquelles nous risquons toujours de nous laisser séduire. Nous avons besoin d’apprendre pour voir clair, retenir ce qui est bon et écarter le reste. 3) Je voudrais enfin vous dire l’importance que nous devrions, me semble-t-il, attacher au baptême. Certains d’entre vous se souviennent du jour où ils ont été baptisés. D’autres, comme moi, n’en gardent aucun souvenir puisqu’ils ont été baptisés trop jeunes pour cela. Que nous soyons dans l’un ou l’autre cas, savoir que l’on est baptisé est l’un des appuis que le Seigneur nous donne. Nous avons là une attestation de l’amour que lui, le premier, nous a porté. Le jour de notre baptême, c’est notre nom qui a été prononcé, notre vie qui a été marquée toute entière pour son service. Et ce fait demeure. A travers les ombres et lumières de notre existence, nos chutes et nos avancées, nos moments de doute et de découragement et ceux dans lesquels la reconnaissance et l’espérance dominent, notre baptême nous dit le choix que Dieu a fait de nous et nous invite à trouver dans ce choix des forces nouvelles. Et maintenant, pour conclure cet entretien, revenons à ce que Jésus a dit à Pierre : "J’ai prié pour toi afin que la foi ne vienne pas à te manquer". Cette prière est aussi pour nous. Le Christ intercède pour chacun des siens. Cette prière n’évita pas à Pierre d’être confronté à sa faiblesse et d’y succomber. Mais, malgré sa fragilité, son attachement au Christ, sa foi a subsisté. Il n’aurait pas, sans cela, pleuré quand le regard de Jésus croisa le sien. L’intercession du Christ ne nous met pas miraculeusement à l’abri de nos doutes et de nos hésitations ; elle ne nous garantit pas contre les écarts et les lâchetés. Mais elle est promesse de pouvoir malgré tout trouver le chemin qui nous ramènera à lui, trouver le chemin d’une étape nouvelle dans laquelle il veut nous entraîner : "Toi, nous dit-il, comme il le dit à Pierre, quand tu seras revenu, affermis tes frères". |