Carême 1999 : Vivre avec le Christ

Vivre la réconciliation

Dans les tensions de notre temps, la réconciliation est un projet de vie avec les autres à la fois prophétique et réaliste :
(II Corinthiens 7 v. 17 à 20 - Actes des Apôtres 15 v.1 à 35)

Nous
traversons aujourd’hui une crise morale !

C’est
une phrase que l’on entend souvent, et qui peut exprimer des
sentiments très différents. Pour certains, c’est le
regret, parfois scandalisé, de voir s’effondrer des valeurs
qu’ils pensent essentielles et éternelles. Pour d’autres,
c’est l’expression de leur désarroi dans une situation floue :
où est le bien ? où est le mal ? où sont les
repères ? Pour d’autres encore, c’est la prise de conscience
de l’urgence à rechercher de nouvelles lignes de force pour
nos vies et notre société aujourd’hui.

 

Au
cours des dernières décennies, les grands systèmes
de morale ont globalement perdu de leur influence. En tous cas, ils
ne réunissent plus un large accord. C’est vrai pour la morale
chrétienne traditionnelle, de plus en plus contestée au
fur et à mesure de l’avancée de la déchristianisation.
Mais c’est vrai aussi pour la morale laïque qui était à
la fois son décalque et sa rivale.

 

Cette
chute des références s’accompagne de plus en plus de la
montée de violences diverses : des voitures qui brûlent
dans les rues aux charniers du Kossovo, en passant par
l’automobiliste irascible qui règle ses comptes à coups
de fusil, sans oublier la violence économique qui rejette les
plus fragiles et les plus démunis, et même parfois la
violence domestique entre voisins, mari et femme, parents et enfants.

 

"L’enfer,
c’est les autres" écrivait Sartre il y a quelques années.
Et c’est vrai que nous sommes souvent inquiets, méfiants les
uns à l’égard des autres, ou exaspérés !
Même les plus tolérants finissent par se fatiguer de
voir leurs efforts de conciliation ou de générosité
se retourner contre eux.

 

Qui
est l’autre pour moi ? Comment vivre en relation avec lui ?

Et
pourquoi ne pouvons-nous pas vivre tranquillement ?

 

***

Conflit

Je
crois que nous sommes en train de nous réveiller durement de
l’illusion de ces dernières décennies que le monde
deviendrait naturellement plus harmonieux et que le progrès
éloignerait de nous violences et crises. Comme si le message :
"Aimez-vous les uns les autres" était une formule
magique qui dispenserait de prendre en compte la réalité.
Les chrétiens ont parfois cédé à cette
facilité en oubliant que la Bible nous présente au
contraire des hommes et des femmes qui portent difficilement cette
parole dans un monde en tension, un monde plongé dans une
histoire agitée de conflits, entre individus, clans,
nations,... comme entre les humains et Dieu.

 

Ces
conflits y sont bien sûr compris tout d’abord comme le résultat
de la désobéissance à Dieu, de l’oubli de son
Alliance de justice, et la conséquence des désirs plus
ou moins avoués de puissance, de richesse et de domination...
C’est par exemple l’analyse tout à fait lucide de l’épître
de Jacques : "D’où viennent les luttes et les
querelles parmi vous ? Elles viennent de vos passions qui combattent
sans cesse dans vos corps. Vous désirez quelque chose, mais
vous ne pouvez pas l’avoir, et alors vous êtes prêts à
tuer...
" (4.1-2).

 

Mais
la lecture de la Bible suggère aussi que c’est au travers de
conflits que se joue l’histoire du salut. Jésus avertit :
"N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix au
monde, je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat...
"
(Mat. 10.34-35). C’est au travers de luttes internes ou dans son
environnement, que la première communauté chrétienne
grandit, qu’elle essaime, qu’elle transmet sa prédication,
qu’elle s’organise et qu’elle s’édifie... C’est aussi au
travers de conflits que Paul poursuit son ministère
d’ouverture parmi les païens... etc.

 

Bien
sûr, certains de ces conflits sont la marque de la violence
d’une culture ou d’un monde qu’on doit refuser aujourd’hui. On ne
devrait plus, par exemple, avoir besoin de massacrer ses ennemis pour
affirmer sa fidélité à Dieu, comme le
demandaient les antiques règles de la guerre sainte !

 

Mais
ce serait certainement une erreur de penser que le conflit peut
entièrement disparaître de notre histoire.

Si
nous la lisons à la lumière de la Croix, il y est
inscrit d’une manière essentielle. C’est le conflit qui naît
du "non" de Dieu au monde de l’injustice, de la violence,
de la haine, le "non" qui ouvre un combat contre toutes les
puissances constitutives de ce monde-là. Et qui naît
aussi du "oui" de Dieu au salut, à la vie, à
la paix, à la justice, et qui ouvre les changements et les
luttes pour construire ce monde-là. La Croix révèle
ce conflit essentiel, elle nous y situe, et ce serait illusion que de
vouloir nous en extraire. Mais, en même temps et je vais y
revenir - elle le dépasse en le contestant fondamentalement.

 

***

 

Réconciliation

En
même temps qu’elle ouvre nos yeux sur les réalités
de la violence, la Bible témoigne de l’espérance d’un
avenir de réconciliation.

 

Au
fil des textes, elle en propose d’abord plusieurs voies réalistes.
La voie de la sagesse, qui consiste à bien se connaître,
soi et les autres, afin de se maîtriser, ne pas déclencher
de conflit inutile. La voix de la discipline, pour limiter la
violence. La voix des rites pour la réconciliation avec Dieu
et la réconciliation avec l’autre, par exemple la cérémonie
du Grand Pardon de Lévitique 16, avec le bouc émissaire
et le rite d’absolution avec le sang de taureaux... Il y a ainsi, en
particulier dans l’Ancien Testament, une tension entre réalisme
et utopie, entre d’un côté l’histoire de Jacob qui, au
moment de retrouver son frère rival Esaü, n’oublie pas le
rite des petits cadeaux, et la prudence des séparations
négociées (Genèse 32 et 33), et de l’autre la
prophétie d’Esaïe (11, 6-9) :

"Le
loup séjournera avec l’agneau, le léopard se couchera
près du chevreau.

Le
veau et le lionceau se nourriront ensemble, un petit garçon
les conduira...

On
ne commettra ni mal, ni dommage sur toute la montagne sainte du
Seigneur,

car
la connaissance du Seigneur remplira le pays,

aussi
parfaitement que les eaux recouvrent le fond des mers.
"

Mais,
surtout, c’est le message radical de la réconciliation qui est
au coeur de l’affirmation centrale du salut par grâce, par le
moyen de la foi, comme nous le rappelle Paul dans le chapitre 5 de la
première épître aux Corinthiens : "Dès
que quelqu’un est uni au Christ, il est un être nouveau : ce
qui est ancien a disparu, ce qui est nouveau est là. Tout cela
vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le
Christ, et nous a confié la tâche d’amener d’autres
hommes à être réconciliés avec lui. Car,
par le Christ, Dieu agissait pour réconcilier tous les hommes
avec lui, sans tenir compte de leurs fautes. Et il nous a chargés
d’annoncer cette oeuvre de réconciliation.

C’est
donc de la part du Christ que nous prenons la parole, comme si Dieu
lui-même vous adressait un appel par nous : nous vous en
supplions, au nom du Christ, acceptez d’être réconciliés
avec Dieu.
" (5, 17-20)

 

Paul
souligne la dynamique qui sous-tend la prédication chrétienne,
la tension qui naît de la foi, c’est-à-dire de la
lecture de notre histoire au travers de l’événement du
Christ.

En
Christ, la réconciliation est accomplie : c’est un passé,
déjà inscrit dans notre histoire dans l’événement
de la Croix et de Pâques ; il n’y a rien à ajouter à
ce don de l’amour de Dieu et de sa volonté de salut.

Pourtant,
dans ce monde, la réconciliation reste à venir, elle
est un projet à mettre en oeuvre : les chrétiens, ceux
qui ont reçu cette réconciliation de Dieu, et l’apôtre
en premier, en ont le ministère, le service, pour que ce monde
devienne ce qu’il est déjà dans la volonté de
Dieu révélée en Jésus-Christ.

 

C’est
dans cette dynamique entre passé et avenir que me semble
résider l’originalité de la Parole évangélique.
Elle n’est pas une vérité supérieure, qu’il
s’agirait simplement de recevoir et d’appliquer. Elle ne propose pas
un de ces ordres religieux préétablis comme les aiment
les fanatiques, et qu’il faut imposer, par la terreur s’il le faut !

Mais
c’est une parole qui nous rencontre dans la réalité de
la vie, dans sa tension essentielle, pour nous faire comprendre sa
dynamique, et nous y situer avec la connaissance et l’espérance
que nous donnent la foi.

 

Par
la foi, en Christ, nous savons que le monde ancien est passé
et qu’une réalité nouvelle est déjà là.

Nous
en sommes les ambassadeurs et nous en portons la Parole.

 

***

 

La
prédication de la réconciliation

"Au
nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier
avec Dieu !".

Nos
Eglises n’ont certainement pas de leçons à donner dans
ce domaine, alors qu’elles ont été mêlées,
et le sont encore, à tant de conflits : Irlande, Europe
centrale, sans parler des guerres de religion encore vives dans notre
mémoire française ! Et alors que ces mêmes
Eglises ne sont pas capables de se reconnaître et de
s’accueillir pleinement les unes les autres ! Si donc nous voulons
témoigner de réconciliation, nous ne devons pas sauter
l’étape de notre propre confession des péchés.
Je ne veux pas oublier les efforts faits, dans notre histoire passée
comme dans notre actualité, par les Eglises et les chrétiens.
Mais il s’agit d’affirmer nettement que nous ne pouvons nous poser ni
en exemple, ni en experts.

 

Au
fond, l’Eglise n’a rien d’autre à proposer, en matière
de réconciliation, que l’Evangile : la réconciliation
fondée et accomplie à la Croix, la réconciliation
qui vient d’un Autre, la réconciliation donnée par
Dieu. L’Eglise vit par cette Parole reçue, et sa tâche
première, son service premier, c’est la prédication de
cette Parole.

 

Je
crois que notre monde a besoin de cette prédication. A
condition bien sûr que ce ne soit pas du bla-bla-bla ! Mais une
parole efficace qui l’aide à lire son histoire, à se
comprendre, et à travailler à sa réconciliation,
en s’éloignant du balancement dangereux entre pessimisme
inquiet et bouffées de rêve qui me semble caractériser
notre temps.

D’une
part, en effet, les nombreux conflits, de toutes sortes, et leur
médiatisation, ont amené le sentiment d’une division
croissante, d’une société fracturée, où
chacun doit se défendre sans cesse contre les autres s’il veut
simplement subsister : et c’est la montée des individualismes,
des sectarismes, des corporatismes, des nationalismes, des
racismes...

Et
d’autre part, de temps en temps, et souvent de manière très
émotionnelle, renaît le rêve d’un monde de paix et
de fraternité que l’on perçoit proche. Par exemple en
Europe lors de la chute du Mur de Berlin ou, pour nous Français,
après le Mundial de foot ! Reportez-vous à vos journaux
de l’époque !

Ces
deux sentiments renvoient l’un à l’autre, et s’amplifient l’un
l’autre : l’angoisse de la division amène à se
précipiter vers n’importe quelle illusion de paix ; et les
déceptions qui suivent les espoirs de paix renvoient à
une angoisse encore plus forte, dans une sorte de balancement vicieux
 !

 

La
prédication de la réconciliation qui vient de la Croix
ne se berce pas d’illusions. Elle ne méconnaît pas la
réalité des conflits et des divisions. Et en même
temps, elle maintient fermement l’espérance de la
réconciliation, car elle est fondée, non sur des
occurrences historiques ou politiques, mais en Dieu. Nous sommes
appelés, pour le service des autres, a témoigner
clairement de cette vision de notre monde, de son histoire, et de la
relation entre les humains qui naît de la connaissance de la
Croix du Christ : "Ce qui est ancien a disparu, ce qui est
nouveau est là. Tout cela vient de Dieu, qui nous a
réconciliés avec lui par le Christ, et nous a confié
la tâche d’amener d’autres hommes à être
réconciliés avec lui
".

 

***

Le
ministère de la réconciliation

Ce
service de la réconciliation, c’est la mission que le Christ
nous a confiée, tout à la fois le service de la
réconciliation avec l’autre, de la réconciliation avec
soi-même, et de la réconciliation avec Dieu. Nous sommes
appelés à l’exercer, par la prédication de
l’Evangile - je l’ai dit - mais aussi au travers de nos attitudes et
de nos conduites personnelles, et peut-être encore en mettant
en oeuvre un véritable service dans nos Eglises, pour des
actions préparées et proposées.

 

Un
récit biblique me semble particulièrement intéressant
à cet égard, l’histoire du conflit dans l’Eglise
d’Antioche et la manière dont il a été résolu,
d’après le chapitre 15 du livre des Actes des Apôtres.

Au
départ, un conflit à propos du rite de la circoncision
 : dans cette communauté, il y a des juifs qui ont accepté
le message de Jésus ; et il y a aussi des païens qui ont
été touchés par l’Evangile.

Peuvent-ils
vivre ensemble ? C’est un véritable problème : car les
juifs convertis veulent rester fidèles à leur identité
et leur peuple, et fraterniser avec des incirconcis les rendrait
impurs et les discréditerait. Mais, d’un autre côté,
les païens doivent-ils se faire circoncire, c’est-à-dire
devenir juifs, pour pouvoir être admis dans la communauté
chrétienne ?

 

Aujourd’hui,
la question nous semble d’un ritualisme désuet, mais il faut
bien voir que les enjeux étaient importants : pour les tenants
de la circoncision, il s’agissait d’affirmer l’élection
d’Israël, sa mission particulière dans l’histoire du
salut et l’enracinement de la mission de Jésus dans celle de
son peuple. Et pour l’apôtre Paul, qui s’oppose à la
circoncision des païens, il s’agit de la vérité de
l’Evangile de la Croix qui ne peut être conditionnée par
quelque Loi que ce soit. Un conflit entre des convictions fortes et
essentielles pour les uns et pour les autres.

 

Comment
le résoudre ? Ce sera l’objet de tout un processus de
médiation qu’il est intéressant de noter.

D’abord,
il y a le voyage et la réunion à Jérusalem,
c’est-à-dire la volonté de ne pas rester enfermé
dans le conflit, mais d’entamer ensemble une démarche.

Puis
il y a le temps de l’écoute les uns des autres, Paul et ses
compagnons, Pierre, Jacques. Chacun expose ce qui est essentiel pour
lui et, ce qui est important, chacun est entendu par les autres.

Puis
il y a la définition d’un compromis, inscrit dans une lettre
que des messagers porteront aux Eglises.

Ce
qui me frappe, c’est tout ce travail, avec ses multiples étapes.
La réconciliation ne tombe pas toute prête du ciel ! Et
le maintien de la concorde exigera encore d’autres soins...

 

Ce
n’est là qu’un exemple particulier, mais il me semble qu’il
permet de souligner avec force que la restauration et le maintien
d’une vraie relation les uns avec les autres exige un service
concret, attentif et continu. La paix ne se maintient pas toute
seule, et la réconciliation, comme l’écrivait l’apôtre
Paul, c’est un ministère, c’est-à-dire une fonction de
l’Eglise qu’il s’agit de mettre en oeuvre comme les fonctions de
l’enseignement, de l’unité, du diaconat... et toutes les
autres. Sans quoi elle risque d’être un corps atrophié,
ou malade, ou incapable d’agir dans ce monde !

 

Le
Christ nous a confié le ministère de la réconciliation
 !

 

***

 

Comment
vivre ce service de la réconciliation aujourd’hui, de manière
personnelle et en Eglise ? Il revient bien sûr à chacun
de prendre ses responsabilités, par rapport à sa
situation, à ses possibilités, et aussi aux dons qui
sont les siens. Mais permettez-moi de suggérer quelques
pistes.

 

Premièrement,
pourrions-nous apprendre à mieux contrôler nos peurs ?
Nous vivons dans un monde où il y a des tas de raisons pour
avoir peur : peur de sortir le soir, peur d’être agressé,
peur de perdre son boulot, peur de la maladie, .. et toutes ces peurs
plus ou moins refoulées se conjuguent pour aboutir souvent à
une agressivité à fleur de peau : on s’énerve
facilement, on ne contrôle plus ses paroles, on ne supporte
plus les autres,... pas seulement dans les banlieues "chaudes",
mais aussi parfois dans nos cercles amicaux et familiaux, parfois
même dans nos Eglises ! Peut-être faut-il apprendre à
avouer nos peurs, à en être conscients pour en limiter
le poids ? Peut-être nous faut-il apprendre à parler
sans agresser, à proposer sans imposer, à discuter sans
vouloir abattre ? Peut-être nous faut-il ainsi apprendre à
recevoir la paix, de la part de Dieu, et à la vivre, avec les
autres ?

 

Deuxièmement,
je me demande aussi si nous ne devrions pas mieux nous former pour
pouvoir être acteurs de réconciliation ? J’ai déjà
insisté sur l’importance qu’il y aurait à proposer ce
service, pas seulement quand la violence est déchaînée,
mais aussi pour la prévenir autant que possible ! Ce n’est pas
facile, et bien souvent la bonne volonté ne suffit pas ! Que
de fois le médiateur improvisé d’une bagarre de rue ou
d’une dispute familiale ne fait qu’aggraver le conflit, ou s’en
retrouve la première victime ! Ne devrions-nous pas apprendre
les conduites qui permettent l’écoute des autres, la
négociation et la résolution des conflits ?

 

Et
puis, dans un monde qui devient de plus en plus guerrier, où
on nous répète qu’il s’agit de vaincre, d’écraser
l’autre, que ce soit en politique, dans les affaires, mais aussi dans
le sport ou dans bien d’autres lieux de la vie sociale, je me demande
si nous ne devrions pas contribuer à réhabiliter l’idée
de compromis. Non pas la compromission qui est la résignation
à la magouille, mais le compromis qui est la recherche d’une
avancée possible dans le respect de l’autre, d’une
collaboration acceptable même si on n’est pas d’accord sur
tout, le compromis qui refuse la radicalisation des conflits, et
laisse la porte ouverte à l’espérance ?

 

Et
enfin, ne devrions-nous pas changer fondamentalement notre façon
de concevoir nos relations avec les autres ? Car nous partons souvent
de l’idée fausse qu’elles devraient être naturellement
bonnes, sans qu’on ait besoin de s’en occuper et que, s’il y a un
problème, une crise, un conflit, il suffit de réparer
l’erreur ou la faute commise. Comme s’il y avait un "avant"
qui était bon, et que la réconciliation consiste
simplement à revenir en arrière. L’avenir réconcilié
ne serait rien d’autre que le passé rétabli ! Cette
sorte "d’aplatissement" de la réconciliation ne rend
pas compte de sa réalité, et ne permet pas de la vivre
dans sa durée, au travers des nécessaires étapes
qui amènent à son achèvement. Ce qui expose à
bien des déceptions et des découragements quand les
conflits resurgissent, parce qu’ils n’ont pas été
véritablement réglés !

 

La
réconciliation en Christ est tout autre : elle s’inscrit dans
une histoire qu’elle ne veut pas arrêter, elle y reçoit
la paix de Dieu, elle la manifeste et elle la projette, elle
l’accueille et elle l’espère ; elle a besoin de la confession
des péchés et de l’exhortation et de l’action, mais
aussi de la prière, et de la louange... :

 

"Tout
vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le
Christ, et nous a confié le ministère de la
réconciliation... Au nom du Christ, nous vous en supplions,
laissez-vous réconcilier avec Dieu !
".

 


-
Pauses musicales :

CD
2689062 MCR Classic - The Best of Vivaldi

[01]
- Plage 05 : "L’hiver" des "Quatre saisons"
(1’05")
[02] - Plage 06 :
Concerto pour flûte en Do "Il Gardinello" (58")
[03]
- Plage 03 : "L’été" des "Quatre
saisons" (30")
[04] - Plage
04 : "L’automne" des "Quatre saisons" (29")